Éducation. « Inscrire l’université des Antilles dans le monde à travers les talents des étudiants et des chercheurs », c’est l’ambition affichée du Pr. Michel Geoffroy, le nouveau président de l’UA. – Texte Willy Gassion

Vous entendez consacrer votre mandature à faire de l’université des Antilles « un lieu-monde ». Qu’est-ce que cela signifie ? 

Michel Geoffroy : Il s’agit d’inviter et d’accueillir le monde au sein de l’université des Antilles. Faire de l’université un lieu où le monde se rencontre, c’est-à-dire accueillir des étudiants étrangers de la Grande Caraïbe et du monde entier. On a déjà des programmes du type Erasmus avec les étudiants européens, nous souhaitons élargir ce type de programme, le diversifier, en montant un programme Erasmus Caraïbe avec des étudiants étrangers de la Caraïbe. Accueillir mais pas seulement, il s’agit aussi pour nous de permettre à nos étudiants d’effectuer des semestres dans des universités étrangères, de parcourir le monde. 

« Nous allons procéder à l’internationalisation de nos formations et nous augmenterons le nombre de diplômes communs avec d’autres universités de la Grande Caraïbe et d’ailleurs. »

Par ailleurs, nous allons accroître l’activité de notre bureau des relations internationales en procédant à l’internationalisation de nos formations. Étudiants et enseignants-chercheurs étrangers seront appelés à participer à nos formations, nous augmenterons le nombre de diplômes communs avec d’autres universités de la Grande Caraïbe et d’ailleurs. Tout ceci sera possible grâce à une véritable politique de renforcement de l’apprentissage des langues étrangères qui passera par la modernisation de nos laboratoires de langues mais aussi par l’usage d’internet. On ira ainsi jusqu’à la certification en langue pour nos étudiants. Notre ambition est donc d’inscrire l’UA dans le monde à travers les talents de nos étudiants et de nos chercheurs. 

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Une autre de vos ambitions est de faire des campus de Guadeloupe et de Martinique des hauts lieux de culture… 

En effet, une politique culturelle doit aussi participer au rayonnement de l’UA. Ainsi les relations internationales à l’UA seront appréhendées par le prisme de l’art et de la culture. Des manifestations culturelles existent déjà mais elles sont ponctuelles, là il s’agira de créer une dynamique en s’inscrivant dans des dispositifs nationaux qui existent entre les universités et le monde de la culture et des arts. Ce seront des opérations d’envergure pour faire vivre notre culture antillaise et caribéenne.

Avec Tropiques-Atrium en Martinique et L’Artchipel et le MACTe en Guadeloupe, on a vraiment l’ambition de créer des collaborations conventionnées et pérennes. On voudrait aussi, par exemple, candidater sur des chaires de résidence d’écrivains

« Les étudiants ont été impliqués dans notre réflexion afin de savoir quels seraient les éléments qui amélioreraient leurs conditions de vie et d’études. L’embellissement des campus et l’amélioration de la qualité de vie accroissent l’attractivité de notre université. »

Vous voulez aussi faire de l’UA un lieu de vie, d’épanouissement et d’émulation… 

Absolument ! Et cela avait déjà bien commencé avec la mandature du professeur Janky.  L’un des projets phares, c’est un bâtiment de vie étudiante et multiservices dont la première pierre a été posée. Il accueillera des espaces de travail, de coworking, de détente et de culture.

Les étudiants ont été impliqués dans notre réflexion afin de savoir quels seraient les éléments qui amélioreraient leurs conditions de vie et d’études. On a obtenu des réponses telles que la couverture wifi partout, des bornes de recharge, des points d’eau potable, des petites infrastructures de sport… L’embellissement des campus et l’amélioration de la qualité de vie accroissent l’attractivité de notre université. 

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Vous avez choisi de poser pour la couverture de notre magazine avec un ouvrage de Platon, c’est un choix qui peut paraître étonnant pour le professeur de mathématiques que vous êtes ? 

J’aime bien la philosophie sans en être spécialiste. Quand on fait de la recherche mathématique, on arrive à des questions parfois totalement philosophiques, c’est presque banal et naturel pour un mathématicien d’apprécier la philosophie, la rigueur des raisonnements est relativement semblable. Et puis, fils d’une professeure certifiée de Lettres désormais à la retraite, j’ai baigné dans la littérature dès l’enfance. 

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