Sa silhouette rassurante est devenue familière pour les Guadeloupéens qui reconnaissent en elle avant tout une mère de famille et une femme de combat. Devenue sénatrice, Victoire Jasmin n’a rien perdu de cette bonhomie et de cette empathie bien réelle, héritée d’une longue carrière de professionnelle de santé et de militante associative, avant de verser dans la politique en faveur des droits des femmes. – Texte Jacques Dancal

Victoire Jasmin ne s’est jamais départie de sa volonté farouche de contribuer à la reconnaissance des droits des femmes et à militer pour l’égalité, dans une société guadeloupéenne reposant beaucoup sur l’engagement de la gente féminine à toutes les époques. « Quand j’étais enfant, les femmes n’avaient pas de prénom. Elles s’appelaient Man Gaston, Man Auguste, Man Pierre, Man Edward, Man Honoris… » Une tradition qui symbolisait une vision réductrice de la femme, appendice plus que partenaire dans le couple. « Les femmes sont pénalisées à tous les niveaux et peinent encore à faire valider tous leurs droits à l’égal des hommes. » 

« Quand j’étais enfant, les femmes n’avaient pas de prénom. Elles s’appelaient Man Gaston, Man Auguste, Man Pierre, Man Edward, Man Honoris… »

Pour les droits des femmes et l’égalité hommes-femmes

Vice-présidente de la délégation des Outre-mer et membre de la délégation sénatoriale des droits des Femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes, Victoire Jasmin dispose, de fait,  d’un point de vue privilégié pour observer l’évolution des rapports dans la société. « Les femmes sont encore malheureusement les moins valorisées : une situation symbolisée par des salaires moindres, l’occupation insuffisante des postes d’encadrement, des présidences des conseils d’administration des grandes entreprises, ou les responsabilités politiques. Même quand elles sont beaucoup plus diplômées, ces inégalités perdurent.  Comme lors de toutes les crises, la pandémie a aggravé la situation des femmes en les rendant plus vulnérables face au sous-emploi et au chômage tout court. » 

La Mornalienne Victoire Jasmin est devenue sénatrice en 2017 et depuis octobre 2020, secrétaire du bureau au Sénat, un challenge et un niveau de responsabilité qui consacre son engagement au sein de l’assemblée tout en maintenant son action de terrain s’agissant des causes sociales : « la solidarité, la défense de la famille et des droits des femmes demeurent pour moi capitales pour construire une société plus juste. » 

« La solidarité, la défense de la famille et des droits des femmes demeurent pour moi capitales pour construire une société plus juste. » 

À lire également | Retrouvez tous les portraits de notre Hors Série “Elles font la Guadeloupe”