M.O.LOC forme les salariés aux risques routiers en Guadeloupe 

Transport. Après la location de voiture à double commande, la société M.O.LOC se lance un nouveau défi : sensibiliser et former les salariés aux risques routiers. Texte Lia Mancora

Vous avez choisi de compléter votre activité de location de voiture à double commande avec de la formation à la gestion du risque routier pour les entreprises, expliquez-nous pourquoi ?

Élodie Mombrun, directrice de M.O.LOC : Je suis une passionnée de sécurité routière. Tous ces morts par accident, ça me révolte. En Guadeloupe, l’année 2021 a été catastrophique avec 65 morts. Liée au contexte particulier et anxiogène des périodes de confinement et couvre-feu, la typologie des victimes a changé. Ces accidents, survenus souvent entre midi et 14 heures, ou en fin de journée, ont davantage touchés les 40-45 ans, pour la plupart salariés. J’ai donc décidé d’œuvrer pour inverser la courbe en ouvrant mon propre centre de formation.

Fin 2021, j’ai fait l’acquisition d’un simulateur haut de gamme doté de plus de 5 000 exercices pour sensibiliser aux risques routiers. Puis, j’ai développé une offre de formations destinées aux entreprises. Depuis mars, je suis certifiée Qualiopi, ce qui leur permet de bénéficier d’une aide au financement jusqu’à 75 %.

« Tous les salariés qui roulent dans le cadre de leurs activités – commerciaux, livreurs, techniciens, etc. –, doivent être formés aux risques routiers par leur employeur. »

Les entreprises sont-elles dans l’obligation de sensibiliser leurs salariés aux risques routiers ? 

Oui. Toutes les entreprises doivent détenir un Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) qui répertorie l’ensemble des risques pour chaque poste de travail. Tous les salariés qui roulent dans le cadre de leurs activités – commerciaux, livreurs, techniciens, etc. –, doivent être formés aux risques routiers par leur employeur. Plusieurs entreprises ont déjà sauté le pas comme Orange et Dauphin bleu. Rappelons que les accidents de la route sont la première cause de décès au travail. 

Que représente un accident de trajet ou de travail pour une entreprise ? 

L’impact est très lourd et les chefs d’entreprise en ont pris conscience récemment. Il n’y a pas que le remplacement de la voiture ou les réparations, il faut compter toutes les répercussions indirectes comme les frais de justice, l’impact sur l’image de marque, les coûts de l’arrêt de travail, la perte de productivité, etc. Les montants peuvent aller de 400 à 400 000 euros. 

« Très bientôt, des formations spécifiques pour les pompiers, policiers, ambulanciers et le Samu vont être lancées. »

Quels types de formations proposez-vous ? 

Elles sont regroupées en trois grandes thématiques : les produits dématérialisés, plutôt ludiques, (newsletter, charte du conducteur responsable, flashs prévention, pack relais manager) destinés à mettre en place une culture de sécurité routière dans l’entreprise. Nous proposons aussi des actions de sensibilisation avec simulateur et quatre formations d’une à trois journées. Pratiquer une conduite économique et écologique équivaut à une conduite anticipative qui améliore aussi la sécurité. Très bientôt, des formations spécifiques pour les pompiers, policiers, ambulanciers et le Samu vont être lancées. 

Quelles sont les prochaines étapes ? 

Vu l’explosion de la demande en Guadeloupe, mais aussi en Guyane et en Martinique, il me faut renforcer mon équipe. Je prévois l’arrivée de deux formateurs sous-traitants et suis à la recherche d’une assistance de direction. 

« Vu l’explosion de la demande en Guadeloupe, mais aussi en Guyane et en Martinique, il me faut renforcer mon équipe. »