Teo Angoleiro, co-fondateur de l’association CCPYPM, à l’origine de la création d’une plantothèque à Tivoli, nous explique ce concept. – Propos recueillis par Axelle Dorville

Qu’est-ce qu’une plantothèque ? 

Une plantothèque n’est rien d’autre qu’une bibliothèque vivante de plantes. Mais il y a autant de types de plantothèques que de porteurs de projet. Celle de Tivoli est une “plantothèque médicinale”, élaborée en collaboration avec le réseau scientifique Tramil, le professeur Emmanuel Nossin et des botanistes. Elle a pour but de préserver, valoriser et faire connaître les plantes médicinales de la Caraïbe, validées scientifiquement ou en cours d’étude. Sur place, des panneaux éducatifs permettent d’en savoir plus sur chaque plante, son nom, son origine, son intérêt, la validation scientifique ou non de ses usages et les recommandations d’utilisation.

On parle aussi de “plantothèque mère” car elle contient une petite pépinière de conservation, ainsi que de “plantothèque école” afin de souligner son rôle pédagogique. Enfin, elle est qualifiée de “plantothèque d’urgence” car son objectif est de recenser les plantes utiles pour se soigner et s’alimenter en cas de risque majeur ou de catastrophe naturelle grave.

« Une plantothèque est un véritable outil d’expérimentation, d’interaction, de sensibilisation et de transmission de pratiques au grand public. »

Quel est l’intérêt de créer des plantothèques ? 

C’est un véritable outil d’expérimentation, d’interaction, de sensibilisation et de transmission de pratiques au grand public. On y apprend comment reconnaître les plantes et les protéger, on y parle de nutrition, de protection du vivant, d’autonomie alimentaire, de patrimoine, on peut également y acheter des plants à prix abordable. En tant qu’installation de proximité, l’aspect de justice sociale de la plantothèque est essentiel. 

Bientôt des plantothèques sur tout le territoire ? 

Dans le cadre du projet Interreg Osain, porté par le Parc Naturel Régional de Martinique, l’association CCPYPM accompagne (à travers des ateliers et la publication d’un livre) la mise en place d’un réseau territorial de plantothèques. 14 “jardins TRAMIL” ont vu le jour depuis 2021, implantés en quartier ou dans des écoles. 

L’association CCPYPM a notamment créé le Jardin Partagé de Trenelle Citron ainsi que l’Ecolieu de Tivoli.

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