La diversité, ce n’est pas qu’une question d’âge, de genre, d’ethnie, d’appartenance sociale ou d’orientation sexuelle. C’est aussi une question de neurodiversité. Au point qu’aujourd’hui, de plus en plus de recruteurs s’ouvrent aux profils neuro-atypiques. Asperger (à l’image d’Elon Musk qui a récemment avoué être atteint du syndrome), autisme, TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité), haut potentiel ou encore dyslexie représentent une ressource essentielle au travail.

« Les entreprises comprennent que les neurodivergents identifient des problèmes que leurs collègues neurotypiques ne perçoivent même pas et qu’ils avancent des solutions originales. »

Une richesse insoupçonnée

On sait que la diversité des profils en entreprise entraîne notamment une plus grande capacité d’innovation, d’épanouissement personnel ou de meilleurs résultats. Élargir le recrutement aux candidats neurodivergents ne peut donc être qu’un pari gagnant. Créativité, minutie, concentration, logique ou forte sensibilité sont autant d’atouts dont bénéficient ces personnes.

Selon Steve Silberman, journaliste et auteur américain de « NeuroTribus. Autisme : plaidoyer pour la neurodiversité » (Ed Quanto, 2020) : « les entreprises comprennent que les neurodivergents ont un mode de pensée qui reste inaccessible aux individus neurotypiques, qu’ils identifient des problèmes que leurs collègues neurotypiques ne perçoivent même pas et qu’ils avancent des solutions originales ». Un sérieux avantage concurrentiel donc, mais à certaines conditions.

« Le digital a changé la donne, dans le bon sens : comparé à l’époque du papier et du crayon, les outils numériques permettent de minorer le handicap. »

Comment accueillir les profils neurodivergents ?

Pour permettre à ces profils de libérer tout leur potentiel, on commencera par adapter les pratiques managériales et former les collègues de travail. On devra aussi créer un environnement de travail propice à la concentration, en isolant du bruit certains espaces, en investissant dans des cabines acoustiques ou en fournissant casque ou écouteurs en open space. Et bonne nouvelle, selon Jean-Marc Roosz, spécialiste de l’inclusion à l’école et au travail, et fondateur de École2Demain*, les adaptations peuvent aussi être numériques : « l’employeur peut autoriser son collaborateur à utiliser des logiciels d’aide à l’écriture ou de reconnaissance vocale, des polices de caractère différentes. Le digital a changé la donne, dans le bon sens : comparé à l’époque du papier et du crayon, les outils numériques permettent de minorer le handicap ». La voie de la neurodiversité est donc ouverte ; aux entreprises de s’engager !

*École2Demain est une association dédiée à la résolution de l’accessibilité des apprentissages, des savoirs et de la culture des apprenants en situation de handicap.

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