Société. Créée par des universitaires et publiée par la CTG, la revue Guaïana veut donner les clés pour une meilleure appropriation de l’histoire locale. Texte Yva Gelin

Dominique Boisdron, docteur en sciences de l’éducation et membre du laboratoire de recherches Migration Interculturalité et Éducation en Amazonie (MINEA), a participé à la relance de la revue, il répond à nos questions.

Couverture Revue Guaiana

Comment a commencé Guaïana ?

La première revue a démarré en 2000. Publiée par le Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP), elle paraissait deux fois par an. C’était une revue centrée sur l’histoire et la géographie de la Guyane qui servait de complément d’informations aux professeurs.  Il y a eu en tout 13 numéros, dont certains autour de thématiques telles que le Brésil, Haïti, le Surinam… C’est en 2010 que la revue s’est arrêtée car le CRDP ne pouvait plus en assurer la publication.

Dans quelles conditions la revue est-elle relancée aujourd’hui ?  

Pour l’instant, la revue est gratuite et le premier numéro a été distribué dans les collèges, lycées, à l’université, et dans les bibliothèques. Les modalités de distribution sont encore en cours de définition avec la CTG qui s’occupe maintenant de la publication. Plus tard, Guaïana sera également disponible en dépôt vente chez les libraires et nous travaillons pour un contenu plus conséquent de 60 pages au lieu des 40 du numéro actuel.

Pour l’instant nous sommes une équipe de 6, composée d’enseignants chercheurs et de membres du laboratoire de recherches MINEA. L’équipe est en cours d’agrandissement et certains enseignants ont déjà proposé leur participation pour les prochains numéros.

« Dans ces nouveaux numéros, on a décidé d’ouvrir le champ des disciplines en abordant en plus de l’histoire et de la géographie, la littérature, les sciences économiques et sociales ou encore la sociologie. »

Avec quelle ambition ? 

L’ancienne édition développait des informations sur les disciplines que sont l’histoire et la géographie pour apporter plus de savoir aux professeurs, car les programmes préconisaient un enseignement centré sur l’environnement local. Les motivations sont toujours les mêmes aujourd’hui mais avec un accent sur l’importance de la prise en compte du contexte quand on enseigne. C’est-à-dire que dans ces nouveaux numéros de Guaïana, on a décidé d’ouvrir le champ des disciplines en abordant en plus de l’histoire et de la géographie des disciplines telles que la littérature, les sciences économiques et sociales ou encore la sociologie. Par exemple, dans la revue que l’on vient de publier, il y a une séance où il est question des inégalités économiques et sociales avec un travail de comparaison entre des documents qui traitent de la situation en Guyane et en France métropolitaine.

« Notre principal objectif est de comprendre comment adapter l’enseignement au sujet apprenant, comment le sensibiliser à son environnement local. »

Il s’agit donc moins de savoirs académiques que de la manière de les mettre en scène ? 

En effet, avec cette nouvelle édition de Guaïana, plus que la transmission de savoirs, nous sommes dans la recherche en sciences de l’éducation. On est dans un travail de recherche sur la construction du sujet apprenant. Le principal sujet n’est pas le champ d’études postcoloniales, bien qu’il soit pertinent et que nous l’utilisions, mais ce n’est qu’un des aspects. Notre principal objectif est de comprendre comment adapter l’enseignement au sujet apprenant, comment le sensibiliser à son environnement local. 

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