Défi sportif. La yole GFA Caraïbes s’apprête à relever un défi exceptionnel : traverser la Manche. Un challenge sportif qui vise à renforcer la visibilité du patrimoine martiniquais sur le plan national et international. Texte Lise Gruget

Traverser la Manche à bord de la yole GFA Caraïbes. C’est le challenge exceptionnel que s’apprête à relever l’association Bwa Viré. Les 14 et 15 juin prochains, l’équipage composé à la fois de coursiers confirmés, d’anciens élèves du LEGTA de Croix Rivail courant sur GFA et de nouveaux venus, partira de Calais pour rejoindre Douvres dans le sud de l’Angleterre.

« Ce n’est pas la distance qui est importante car on ne peut pas avancer en ligne droite. Il va falloir un gros travail de routage en fonction des coefficients de marées et du trafic maritime. »

Promouvoir les traditions martiniquaises

« Après deux ans d’arrêt brutal de notre activité dû à la crise sanitaire, et alors que la yole ronde est entrée en décembre 2020 au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, nous avons élaboré un projet pour amener la yole sur le plan national et international », explique Christophe Dédé, patron de la Yole GFA Caraïbes et professeur d’EPS au LEGTA de Croix Rivail. « C’est la première fois qu’une yole va naviguer dans le détroit de la Manche et en Angleterre », annonce fièrement ce sportif polyvalent, qui nourrit une passion pour la voile traditionnelle depuis quarante ans. L’objectif n’est pas d’établir un record, mais de représenter dignement le patrimoine martiniquais.

Tandis que l’embarcation orange, partie de Martinique en container, attend sagement ses équipiers au club de voile de Calais, ces derniers se préparent à affronter le froid et autres conditions inhabituelles de navigation. Une traversée de 34 kilomètres équivaut à un trajet entre la Martinique et Sainte-Lucie. Pourtant, impossible de prévoir le temps qu’elle prendra. « Ce n’est pas la distance qui est importante car on ne peut pas avancer en ligne droite. Il va falloir un gros travail de routage en fonction des coefficients de marées et du trafic maritime », souligne Christophe Dédé pour qui, en soi, réussir cette traversée constituera déjà un exploit. Et un exploit rendu possible par GFA Caraïbes.

Un partenariat financier et humain

Partenaire historique de la yole en Martinique, la compagnie d’assurance locale sponsorise ce sport traditionnel depuis plus de vingt ans et l’association Bwa Viré depuis 2014. Cette année-là, l’association alors en sommeil se reconstruit autour d’un projet ambitieux : créer une section sportive yole au lycée agricole de Croix Rivail. L’objectif ? « Transmettre ce patrimoine et amener tous ces jeunes à maturité dans l’association pour construire un équipage qui nous permette de gagner », avance Christophe Dédé. Un pari réussi puisque l’association compte aujourd’hui une quarantaine de membres dont trente équipiers.

Le partenariat est certes financier en permettant à Bwa Viré d’acheter du matériel, mais c’est aussi un partenariat humain, notamment lorsque les employés se plient en quatre pendant le Tour des Yoles pour que l’équipage soit dans les meilleures conditions.

« La yole est un sport collectif à responsabilité individuelle. C’est aussi apprendre à vivre en société, dans la tolérance et l’acceptation de l’autre. »

La yole ou l’école de la vie

Au-delà d’un acte de militantisme pour faire découvrir aux scolaires la voile traditionnelle et le patrimoine de la Martinique, enseigner la pratique de la yole, c’est, en plus de l’apprentissage de la navigation, transmettre des valeurs. « La yole est un sport collectif à responsabilité individuelle. C’est aussi apprendre à vivre en société, dans la tolérance et l’acceptation de l’autre. Quand un enfant entre dans la discipline, il apprend la vie », résume Christophe Dédé.

C’est probablement dans ce socle de valeurs humaines communes que réside la force du partenariat de Bwa Viré avec GFA Caraïbes.

GFA Caraïbes
www.gfacaraibes.fr