À l’occasion des 39e Journées européennes du patrimoine qui se tiendront les 17 et 18 septembre, quatre organisateurs présentent leur événement, placés sous la thématique du “Patrimoine Durable”. (Texte Axelle Dorville)

Valoriser l’ancien 

Découvrir dix maisons remarquables du centre-ville foyalais, c’est l’activité proposée par l’association abité pour cette édition des JEP. « Nous souhaitons montrer que les constructions traditionnelles du centre-ville peuvent offrir une vie agréable et ainsi révéler le potentiel de Fort-de-France, en tant que ville humaine et écologique », expliquent les membres de l’association. Les maisons qui ont accepté d’ouvrir leurs portes sont ainsi des architectures d’intérêt patrimonial, pour leur diversité, et ayant fait l’objet de rénovations contemporaines, tout en conservant, dans un souci de durabilité, les éléments typiques qui font leur spécificité et leur confort.  

Remonter à la source

Du côté du Musée Frank A. Perret – Mémorial de la catastrophe de 1902 à Saint-Pierre, c’est une formule originale qui permettra au public de revivre la vie d’avant l’éruption de 1902 : des visites gratuites à deux voix, alternant entre la présentation d’objets d’époque par un guide, et les chants live du musicien Eric Martinel, de l’association Vox Caribæi, déterminé à faire revivre les musiques anciennes de tous horizons. « Issus du répertoire musical du Saint-Pierre du 19ème et du 20ème siècle, les chants qui seront proposés ont traversé le temps, jusqu’à être aujourd’hui encore très populaires » annonce Marie Hardy-Seguette, responsable des collections du musée. 

Réhabiliter la mémoire

Au Domaine de la Pagerie, au travers d’un dispositif appelé douches sonores, les participants aux JEP seront immergés dans le procès de l’esclave domestique Emilie, condamnée pour avoir tenté d’empoisonner sa maîtresse, la mère de Joséphine de Beauharnais. « En 1815, 115 esclavisés travaillaient sur cette ancienne habitation », révèle Ghyslain Norca, médiateur culturel du Domaine. « Notre démarche est d’humaniser ces personnes qui ont été invisibilisées, en leur redonnant une voix, et en donnant à voir ce qu’elles ont laissé en héritage, en termes de patrimoine culturel, de gestes et traditions. » 

Transmettre des savoir-faire 

Dans une belle maison ancienne centenaire, l’association Recherches et Traditions invite les visiteurs des JEP à un voyage dans le temps, à la découverte des costumes portés par les habitants de la Martinique des 18ème et 19ème siècles. Secrétaire adjoint de l’association, Eddy Commun précise : « Cet événement est l’occasion de transmettre tout ce qui fait notre antillanité, et plus particulièrement de faire prendre conscience des savoir-faire développés par le passé dans la confection, le soin et la conservation des vêtements et accessoires, de même que toutes les codifications qui ont été créées autour de l’habit. »

Mais aussi au programme…

Aux Anses d’Arlet, la découverte de la maison traditionnelle restaurée de l’Habitation Sucrerie. (Exclusivité JEP)

À Basse-Pointe, une balade entre les bâtiments, équipements industriels et aménagements paysagers de l’Habitation Pécoul. (Exclusivité JEP)  

À Fort-de-France, une incursion dans les coulisses de la Préfecture, du bureau de M. le préfet au centre opérationnel, des animations au Fort Saint-Louis et une visite guidée du Fort Desaix. 

Au François, la visite de l’ensemble domestique, de la maison de rhum et du centre d’art contemporain de l’Habitation Clément.  

À Grand-Rivière, retour sur l’organisation économique et sociale de l’Habitation Beauséjour au 18e siècle.      

Au Gros-Morne, l’Habitation Saint-Etienne accueille dans son jardin “Remarquable”, ses chais historiques et son ancienne distillerie. 

À Macouba, entre l’atelier olfactif, la visite guidée de la distillerie et un atelier de peinture, tous les sens sont en éveil à la distillerie JM. (Exclusivité JEP)

À Macouba, l’Habitation Bellevue dévoile ses bâtiments industriels et sa maison reconstruite dans le style moderniste des années 1930.

À Saint-Pierre, des « Trésors de naufrages » s’exposent à la salle de la Guinguette et l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique ouvre ses portes.

À Schoelcher, l’association Karib’Cultur invite à un atelier d’initiation au travail de l’argile, selon la tradition amérindienne. 

À La Trinité, les vestiges du fort Sainte-Catherine révèlent leurs plus grands mystères. (Re)découverte du phare de la Caravelle, présentation d’une fresque de street art au centre-ville de Trinité et balade historique pour les scolaires également au programme. 

À Ducos, le patrimoine oral et bâti seront mis en valeur, avec l’histoire “La hyène et le bouc”, contée sur le parvis de l’église.  

Horaires et conditions des différents événements à retrouver sur www.jep-martinique.org

Entreprise du Patrimoine Vivant

Première entreprise de Martinique et première distillerie ultramarine labellisée “Entreprise de Patrimoine Vivant”, la distillerie Neisson invite à venir découvrir les procédés de fabrication de son rhum AOC.
« Les JEP sont pour nous une occasion supplémentaire de valoriser ce produit patrimonial et plus particulièrement notre culture, au sens propre comme au figuré » explique Claudine Neisson-Vermant, ambassadrice du label national sur le territoire. « Cette distinction est pour nous un réel honneur et reflète bien notre conception de la transmission, qui par définition part de l’existant pour aller vers l’avenir. » Pour cette distillerie restée familiale et indépendante, l’avenir se concrétise dans un souci permanent d’amélioration de son activité, et ce, toujours dans une dynamique vertueuse.
Le label Entreprise de Patrimoine Vivant permet de distinguer les entreprises ancrées dans leur territoire et détentrices de savoir-faire exceptionnels alliant tradition et innovation. La distillerie Neisson fait partie des 1400 entreprises françaises actuellement labellisées.