Agro-transformation. Malgré sa toute jeune existence, Gwada Beer est désormais bien ancrée dans l’univers des bières artisanales. À la tête de cette brasserie écologique, Laurent Mallenec, son co-fondateur et responsable, a encore de grandes ambitions pour son développement. (Texte Claire Jacques, Photo Lou Denim)
Malgré sa jeune existence, la Brasserie Gwada Beer a aujourd’hui trouvé son rythme de croisière, qu’est-ce qui fait votre succès ?
Incontestablement, les trois recettes que nous avons pu consolider, dont la première, j’ai envie de dire l’historique, que nous avons lancée au démarrage de notre jeune entreprise. La Gwada Original est brassée avec le sucre de canne de Marie-Galante et contient trois sortes de malt. Elle conserve ainsi tout le plaisir et la fraîcheur d’une bière lager artisanale. La Magma est une bière d’abbaye tropicalisée, plus forte en alcool (7 %) avec des malts spéciaux et une levure un peu typique. Elle est naturellement claire grâce à son affinage prolongé en cuve. On apprécie son corps ambré et sa note de caramel. Enfin, la Ice est une bière blanche avec des écorces d’orange tropicale et des graines de coriandre, une levure particulière et des malts spéciaux. Naturellement trouble, elle se démarque avec ses arômes d’agrumes tropicaux. Ce sont ces trois bières de qualité qui ont plu. Ajouté au dynamisme de notre jeune équipe et à des outils performants qui nous ont permis d’accéder au niveau d’exigence requis pour offrir une bière de qualité à nos clients, nos produits ont trouvé leur marché.
« Nous travaillons en B to B. La croissance et l’orientation de l’entreprise ont fait qu’aujourd’hui, nous distribuons uniquement en restauration, essentiellement en pression. »
Quel est ce marché justement ?
Nous travaillons en B to B. La croissance et l’orientation de l’entreprise ont fait qu’aujourd’hui, nous distribuons uniquement en restauration, essentiellement en pression. Nous avons travaillé au tout début avec la petite et la grande distribution. Mais des difficultés d’approvisionnement en bouteilles nous ont fait revoir notre copie. Nous avons décidé de nous concentrer sur notre cœur de métier, à savoir la partie technique. De l’arrivée du malt jusqu’à la bière qui coule de la tireuse, nous maîtrisons tout de A à Z. Nous avons ensuite des aides à la distribution. Nous avons choisi de rester fidèles à ceux qui nous ont fait confiance dès le début, les restaurateurs.
Le fait de ne plus vendre en bouteilles s’avère au final très bénéfique pour l’image de votre entreprise ?
Effectivement, nous avons une image éthique. Nous sommes même la brasserie la plus écologique possible. Nous n’avons plus d’étiquettes, plus d’emballages. Nous avons des techniques de filtration qui n’utilisent plus de matières premières. Nous avons installé, il y a longtemps, un système solaire qui fait plus de 70 % du travail pour chauffer l’eau nécessaire. Toutes nos matières premières sont valorisées. Le malt (blé torréfié) arrive entier. Les drêches, résidus du brassage des céréales, sont récupérées quotidiennement par un éleveur en vue de l’alimentation de ses cochons. On ne jette rien. Nos fûts reviennent, sont nettoyés et repartent remplis. Notre seule source de pollution, finalement, c’est notre consommation en énergie.
« Nous aimerions remettre la bouteille dans le circuit. L’idéal serait de revenir au système de consignes… »
Quelles sont les perspectives de développement pour Gwada Beer ?
Nous nous sommes fixé deux gros challenges : l’expérimentation de bières éphémères et nous allons devoir essayer de remettre des bouteilles en circulation. L’idéal serait de revenir au système de consignes… Aujourd’hui, nous avons la preuve de notre savoir-faire, mais nous voulons montrer toute l’étendue de nos compétences et se faire plaisir. Nous souhaitons expérimenter des recettes de bières un peu spéciales, de petites productions (2 000 litres tout au plus) que nous proposerions à nos bons clients. On nous attend notamment sur des recettes à tendance. Elles resteront éphémères car l’important pour nous est de capitaliser sur nos fondamentaux et de servir en priorité nos clients.
Dans le même temps, nous aimerions remettre la bouteille dans le circuit. Sur notre île, le marché du fût est limité d’où une croissance peu extensible. Même si actuellement l’approvisionnement de bouteilles n’est pas sécurisé, c’est une perspective importante de développement.
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GWADA BEER
Parc d’activités de Jabrun
97122 Baie-Mahault
www.gwadabeer.com