Du 15 au 18 octobre dernier, Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer, a rencontré l’ensemble des acteurs de Saint-Martin. Récit d’une visite tant attendue.

Texte Lise Gruget – Photo Fanny Fontan / Hans Lucas

Sur le bord de la rue de Sandy Ground, en face du parking Albéric Richards, une banderole étendue à l’entrée d’un terrain en friche qui mène à la mer annonce : « Ouverture prochaine : 2023. Centre nautique et piscine ». Il est bientôt 11 heures ce mardi 18 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer entame sa dernière journée de rencontres avant de repartir pour Paris le soir même. Pour l’heure, le soleil est presque au zénith, la gendarmerie vient de bloquer la circulation et, apparait en costume cravate et tenue officielle Jean-François Carenco accompagné du préfet délégué des Îles du Nord, Vincent Berton et du président de la Collectivité territoriale de Saint-Martin, Louis Mussington.

Regardez ce qu’on a fait ce matin. Il y a quand même des signes de cohérence, de volonté, de demain… je repartirai de Saint-Martin cet après-midi, bluffé. Bluffé !

Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer

« Des signes de demain »

Venus à leur rencontre, Bülent Gülay, président du Club Nautique de Saint-Martin (CNSM) et Marc Fabre, référent pour les Îles du Nord de la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) les escortent jusqu’à la plage où une tonnelle a été dressée pour l’occasion. Ils présentent le projet de construction d’une piscine démontable, sur ce terrain non constructible du fait du nouveau PPRN (Plan de prévention des risques naturels), mis à la disposition de l’association pendant quinze ans par le groupe Buildinvest. Un bassin d’eau de mer, fait à partir de matériaux recyclés, qui aura un double usage : apprendre à nager aux enfants et adultes du quartier ainsi qu’aux scolaires en matinée, et à l’aide d’une vague artificielle créée à partir d’énergie renouvelable, leur apprendre aussi à surfer. Avant de jeter un coup d’œil au front de mer et aux familles d’iguanes se prélassant sur les rochers, le ministre dont l’emploi du temps est chronométré, s’adresse, enthousiaste, à la presse : « Regardez ce qu’on a fait ce matin. Il y a quand même des signes de cohérence, de volonté, de demain… je repartirai de Saint-Martin cet après-midi, bluffé. Bluffé ! »

Lire aussi | Les entreprises saint-martinoises conditionnent-elles le vivre ensemble ?

Un marathon en trois jours

Il faut dire qu’on lui en a mis plein la vue, des projets. Visite des bureaux administratifs de Maison France Services spécialisée dans l’accès aux droits, suivie d’une réunion au conseil de quartier avec les membres du Collectif des Collectifs, rencontre des membres de l’association “Nature is the Key” et remise de la médaille d’Honneur de l’Engagement ultramarin à la directrice Juliette Irish pour son action en faveur de l’action sociale, échanges sur un chantier de reconstruction post Irma réalisé par l’association Les Compagnons bâtisseurs et les jeunes en insertion… Cette matinée consacrée à la politique de la ville et au quartier prioritaire de Sandy Ground était à l’image de celles enchaînées par le ministre depuis son arrivée le samedi : un véritable marathon. Sa visite, l’une des premières aussi longues consacrées uniquement aux Îles du Nord pour un membre du gouvernement, était découpée en une multitude de séquences : reconstruction, conservation du littoral, sargasses, tourisme, présentation des enjeux de la baie de Marigot, réunions avec le conseil territorial et les élus, visite de la centrale EDF, déjeuner avec la section hôtellerie du lycée professionnel, mission locale, échanges avec les socio-professionnels… L’objectif ? prendre contact et comprendre les enjeux du territoire. Et ce, en toute liberté et franchise, c’est-à-dire à l’abri des journalistes qui ont pu suivre le parcours ministériel mais n’étaient pas conviés aux échanges en face à face avec le ministre.

« Un grand espoir »

En fin de matinée mardi, lors d’un “micro tendu” (ce moment où les journalistes radio, télé et presse peuvent interpeller directement le ministre), au sortir d’une réunion en préfecture sur le logement et avant d’aller déjeuner avec les acteurs culturels du territoire et effectuer une visite de courtoisie au gouvernement de la partie hollandaise, Jean-François Carenco a déclaré : « ce que je retiens, c’est un grand espoir. On s’est dit des vérités. Je pense à certains sujets où le ton est monté. On s’est expliqué clairement. Ce que je retiens sur Saint-Martin notamment, c’est cette absolue possibilité d’aller plus vite et plus loin et plus fort […] Quand vous venez ici, que vous prenez trois jours pour parler, écouter, regarder, parler aux habitants, vous vous dites, mais il y a tout pour réussir ! ». Parole de ministre.

Lire aussi | Des aménagements clés pour le développement économique