Organisées par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) via le Réseau rural et l’Office français de la biodiversité, les « Rencontres économie et biodiversité » ont mis en avant les opportunités d’activités économiques qui valorisent le patrimoine écologique tout en le respectant.

Texte Adeline Louault

Institutionnels, collectivités, associations, entreprises, porteurs de projets, chercheurs et étudiants, soit plus de 150 participants, se sont réunis à l’Université de Guyane, les 28 et 29 mars, autour de l’écotourisme et de l’alimentation durable, des thèmes considérés comme majeurs pour l’avenir du territoire. Cet espace d’échanges avait pour principal objectif de démontrer le potentiel de la biodiversité comme support au développement économique durable de la Guyane. L’événement visait également à impulser un rapprochement entre les différents acteurs privés et publics, les scientifiques, les organismes d’accompagnement (techniques, administratifs, financeurs, etc.) pour initier des stratégies communes. « Ces rencontres doivent nous permettre de voir comment faire naître de la vie économique dans le milieu rural guyanais », a exposé Thibault Lechat-Véga, vice-président de la CTG et référent du Réseau rural Guyane. « Nous avons de bonnes choses en Guyane mais ce qui nous manque, c’est la structuration de la pensée et des actions. Il faut mettre en synergie notre intelligence collective, faire le lien entre ceux qui réfléchissent et ceux qui produisent. »

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La CTG doit identifier les moyens d’action et les freins

Des tables rondes sur la valorisation des ressources naturelles et savoir-faire de Guyane, sur l’écotourisme comme filière d’avenir ou sur les voies pour parvenir à la souveraineté alimentaire ont émaillé ces rencontres de même qu’un forum de networking et des ateliers variés : l’offre de formation locale en éco-tourisme et alimentation durable, les types de financement et d’accompagnement, les opportunités de projets alimentaires territoriaux étaient quelques-uns des thèmes abordés lors de ces séances. La manifestation a permis l’identification des freins au développement agricole et écotouristique. Le stratégiste Keita Stephenson, chargé de faire la synthèse de ces rencontres, a notamment cité le manque de formation et d’accompagnement, l’insuffisance des moyens financiers, l’existence de nombreux opérateurs informels qui nuisent à l’activité des opérateurs en conformité ou le manque de dialogue au sein des filières.

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« Faire ensemble »

Des pistes d’amélioration ont émergé comme la nécessité de mettre en place de nouvelles méthodes de travail fondées sur des rencontres régulières entre les acteurs pour poursuivre les actions amorcées et systématiser les échanges. Il est également question de partager les solutions et bonnes pratiques identifiées au sein des différents secteurs d’activité en les rassemblant dans des guides accessibles à tous. « Il faut apprendre à faire ensemble », a conclu le stratégiste.

Thibault Lechat-Véga a confirmé, pour sa part, la volonté de la CTG de faire monter en puissance l’accompagnement de l’éco-tourisme. « Nous avons augmenté le budget alloué au Comité du tourisme qui est passé de 350 000 à 1 million d’euros, mais nous irons encore plus loin dans le cadre de la prochaine programmation des fonds européens – période 2021-2027 – qui commence le mois prochain ». Par ailleurs, le 3ème vice-président de la CTG a assuré que la collectivité allait engager à Bruxelles une nouvelle phase de concertations concernant la révision des aides du POSEI que seul un agriculteur guyanais sur 10 perçoit. « Nous allons porter cette revendication de revoir en profondeur le règlement du POSEI afin qu’il puisse répondre aux particularismes de nos agriculteurs », a garanti Thibault Lechat-Véga lors du discours de clôture.

CTG
Thibault Lechat-Véga lors du discours de clôture lors des « Rencontres économie et biodiversité »
Au service de la nature et de ceux qui la valorisent
– Le « Réseau rural de Guyane » (RRG), outil animé et financé par la CTG, a pour objet d’appuyer le développement des territoires ruraux en accompagnant les initiatives et en assurant la liaison entre les projets et les acteurs.
– L’équipe « ingénierie de projets économie et biodiversité »
de l’OFB, a pour mission de démontrer qu’économie et biodiversité peuvent être compatibles, via l’accompagnement de projets économiques pour et par la biodiversité.

Une biodiversité exceptionnelle
– 90 % de milieux naturels
– 5 500 espèces végétales, dont plus de 1 200 arbres
– Plus de 700 espèces d’oiseaux
– 189 espèces de mammifères
– Plus de 500 espèces de poissons d’eau douce
– 132 espèces d’amphibiens