La rédaction fait un zoom sur des métiers d’ultramarins capables d’inspirer et d’encourager les nouvelles générations. Ce mois-ci, Cassandre Gatoux, 26 ans, représentante de la région Guadeloupe à Bruxelles, nous explique comment défendre les intérêts des Guadeloupéens devant les institutions européennes.

Texte et crédit photo Karollyne Hubert

Bio express 
Après avoir étudié le droit européen à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), Cassandre débute sa carrière au sein du bureau de représentation des RUP françaises à Bruxelles. Depuis plus de trois ans, elle reste la représentante de la région de Guadeloupe au cœur de l’Europe sous la direction du Conseil Régional guadeloupéen.

Vous représentez le territoire guadeloupéen à Bruxelles depuis trois ans maintenant. Quelles missions vous ont été confiées ?

Depuis 2013, les six RUP françaises ont leur propre bureau implanté à Bruxelles, l’association des RUP françaises. En parallèle, nous travaillons également avec un organe de coopération politique, cette fois-ci formé par toutes les RUP, dont les deux portugaises (Açores, Madère) et l’espagnole aux îles Canaries. Certes, les territoires français d’Outre-mer ne sont pas en Europe, géographiquement parlant, mais ils font partie de l’Union européenne. Toutefois, il faut savoir nuancer : nous n’avons pas les mêmes défis socio-économiques et climatiques que nos confrères européens. Si une loi est votée, nous devons vérifier si elle peut ou non être applicable sur notre territoire, et si oui, dans quelles circonstances. La mission principale consiste à défendre nos territoires sur plusieurs politiques d’intérêts tels que la pêche, l’agriculture, la mobilité, etc.

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Cassandre Gatoux, pourriez-vous donner un exemple d’une action réalisée par la Conférence des Présidents des RUP ? 

La Commission a adopté un projet de loi qui s’appelle « Fit for 55 », visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. L’une des mesures proposées concernait le secteur des transports. Néanmoins, en Guadeloupe, mais aussi dans les autres RUP, cela aurait eu des conséquences astronomiques principalement sur la hausse des prix de billets d’avions. De ce fait, nous avons étudié la proposition de loi au sein de notre comité de suivi, mobilisé les représentants des RUP au niveau du Parlement européen et rédigé une note de positionnement afin d’illustrer nos problématiques régionales. Grâce à ce travail, nous avons réussi à maintenir notre exemption jusqu’à 2030.

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