Et si on partageait le travail ?

Axelle Dorville

Doucement, se développe une nouvelle organisation du travail bénéfique pour les petites entreprises comme pour les salariés, le travail à temps partagé. Tendance minoritaire ou signal d’un changement de fonctionnement de plus grande ampleur, ce modèle enrichit les formes d’emploi. 

Texte Axelle Dorville

Une nouvelle organisation ?

Le travail à temps partagé consiste pour une entreprise en l’emploi d’un salarié à temps partiel, mis à disposition par une entreprise de travail à temps partagé, un groupement d’employeurs ou une association. Il ne faut cependant pas confondre ce modèle et intérim, qui consiste au fait de travailler de façon temporaire. Dans ce cadre, le salarié dispose d’un contrat en CDI conclu avec l’entreprise de travail à temps partagé, qui est son employeur. Ce type d’emploi s’assimile donc davantage à du multisalariat : l’employé a ainsi la possibilité de cumuler plusieurs emplois salariés à temps partiel. 

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Travail à compétences partagées 

Au-delà de la question du temps, le travail à temps partagé repose en réalité sur le partage de compétences entre plusieurs entreprises. Selon le baromètre 2023 du travail à temps partagé produit par le portail du temps partagé, 81 % des professionnels adoptant ce modèle sont des cadres, issus en majorité de fonctions RH, de la finance et de la gestion, ainsi que du marketing et des activités commerciales. Ce concept a pour objectif de soutenir le développement de TPE et PME en leur permettant d’embaucher des salariés dotés de compétences clés, à la mesure de leurs besoins et de leur capacité financière. Ces entreprises peuvent donc par exemple s’appuyer sur les compétences d’un responsable administratif et financier, selon le nombre d’heures travaillées qu’elles sont en capacité de financer sans grever leur trésorerie. Cela offre également plus de flexibilité pour répondre à des besoins en compétences pointues ne nécessitant pas de temps plein. 

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Une nouvelle façon de travailler

56 % des salariés optent pour cette modalité d’activité pour “une nouvelle façon de travailler”, selon le même baromètre précédemment cité. Près des trois quarts des interrogés sont ainsi des indépendants et seuls 16 %, salariés d’un groupement d’employeurs. Ces professionnels privilégient ce mode de travail pour la diversité des missions à assumer et l’autonomie permise par cette organisation du travail. Dans un article de presse, une salariée en temps à travail partagé témoigne de son cas, « travailler dans trois entreprises différentes me donne la possibilité de développer d’autres compétences. Les expériences se nourrissent entre elles. Je crée aussi des liens entre les entreprises. Cette équation de travail me rend plus créative, plus efficace, plus épanouie ». À noter qu’il ne s’agit, par ailleurs, pas d’un emploi au rabais, le salarié devant être rémunéré au même titre que ses collègues, à poste et qualifications équivalents. Le travail à temps partagé, une tendance qui gagnerait à prendre de l’ampleur ?

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