Toute l’année, des sessions de formations au secourisme et à la protection sont organisées. De quoi s’agit-il et la population est-elle impliquée dans les questions de sa propre protection ?

Texte Yva Gelin

Quelles formations ?

Certains métiers et secteurs sont de fait sensibilisés et tenus d’être formés aux gestes de premier secours, mais tout citoyen a la possibilité d’acquérir des compétences afin d’intégrer les bons réflexes et être capable de porter secours. Deux heures de théorie et une heure pour s’entraîner suffisent à modifier la capacité d’action de tout individu face à une situation d’urgence. On distingue la formation qui permet d’agir individuellement (Prévention et secours civiques de niveau 1 ou PSC1) de celle qui prépare à une intervention à plusieurs et de manière coordonnée (Premiers secours en équipe de niveau 1 ou PSE1). Concrètement, « toutes les associations agréées sécurité civile comme la croix rouge, les sapeurs-pompiers ou encore la protection civile sont habilités à dispenser ces formations », précise Grégory Gevar, secrétaire général de la protection civile de Martinique et de la zone de défense. « Certaines sont obligatoires dans certaines professions. Par exemple, un professeur des écoles avant de passer le concours, doit attester de la validité d’un PSC1 pour passer les épreuves. » Aussi, les formations peuvent se spécialiser en fonction des domaines. Il est ainsi possible de se former plus spécifiquement à la surveillance et au sauvetage aquatique, ou encore à un niveau plus professionnel, à une formation afin d’être apte à devenir équipier de première intervention (EPI) en cas d’incendie et d’évacuation.

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200 bénévoles en Martinique pour animer des formations

Les hommes de l’ombre œuvrant d’office au quotidien pour la sécurité de tous, sont les bénévoles de la protection civile. La Martinique dispose, avec 200 bénévoles, du vivier le plus important de la région caraïbe. Du côté de la Guadeloupe, ils sont 75 et en Guyane, 18.

 La protection civile intervient aussi bien pour des cas particuliers que pour des situations de grandes ampleurs que peuvent être les catastrophes naturelles ou plus simplement des évènements et manifestations diverses. L’institution fête cette année ses 50 ans et fait définitivement partie du paysage. Lors du carnaval de cette année en Martinique, 170 membres de la protection civile ont pris en charge les personnes victime de malaises, d’alcoolémie, d’intoxication ou encore des enfants perdus. Cet organisme de l’État, en plus d’avoir été présent lors de catastrophes naturelles comme en 2010 lors du tremblement de terre en Haïti pour le secours socio-psychologique, a également agit lors de la crise sanitaire en assistant les personnes âgées.

Le citoyen, un secouriste qui s’ignore

Cependant, si protection civile il y a, Grégorie Gevar déplore, au sein de la population, un manque de formation aux gestes de premiers secours et plus simplement un manque de transmission des réflexes à avoir. « Idéalement, il faudrait qu’une personne par famille soit formée aux gestes de premiers secours. Une formation qu’il faudrait renouveler tous les deux ans. » Mais la problématique la plus prégnante sur nos territoires est celle des enfants qui souvent se retrouvent livrés à eux-mêmes sans savoir que faire ou vers qui se tourner en cas de problème. « Beaucoup d’enfants de moins de 12 ans ne connaissent pas leur adresse, un numéro d’urgence, ou même le nom d’un voisin. Nous remarquons vraiment un manque de culture citoyenne. Pourtant le citoyen, qui qu’il soit, est le premier acteur à porter secours. Il y a un vrai travail de sensibilisation à faire au niveau de la jeunesse et plus largement au niveau de la population pour savoir donner l’alerte et décrire des symptômes. » 

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