Depuis fin septembre l’art urbain est mis à l’honneur sur la zone de Dothémare aux Abymes. Avec une double ambition : stimuler l’éducation artistique et le marché de l’art en Guadeloupe.

Tous à vos bombes de peinture, vernis, marqueurs et autres feutres colorés ! Objectif : laisser votre empreinte sur le Mur Guadeloupe. Implanté depuis septembre à Dothémare aux Abymes (face au Cinéstar) ce panneau de 6 mètres de long est le premier du genre implanté aux Antilles-Guyane. La Guadeloupe suit l’impulsion donnée, il y a 20 ans, à Paris (le Mur Oberkampf) par l’association Le M.U.R (modulable, urbain et réactif). Un concept engagé dans la promotion de l’art urbain et depuis, décliné dans plusieurs dizaines de grandes villes françaises.

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Éducation artistique

Le principe : proposer, de manière régulière, à des artistes urbains, d’investir le panneau pour y réaliser une œuvre éphémère. En Guadeloupe, l’association Wad Al Lub porte le projet avec, à sa tête, le graffeur et body painter Steek Oner. Le Mur Guadeloupe n’est toutefois pas simplement ouvert aux performances d’artistes. Il est aussi dédié à l’éducation artistique. « Via le pass culture, des ateliers d’initiation au street art avec des artistes professionnels locaux, seront proposés pendant les vacances scolaires », explique Steek. L’association souhaite aussi collaborer avec le rectorat pour proposer des visites scolaires et des ateliers avec les élèves, du primaire au lycée. « Cette opération, que j’espère pérenniser, est l’occasion de contribuer au développement de l’éducation artistique en Guadeloupe tout en impulsant celui du marché de l’art. En effet, ces ateliers apporteront travail et visibilité aux artistes locaux tout en enrichissant les plus jeunes à travers l’art et la créativité. Offrir la possibilité de créer par soi-même est un cadeau inestimable pour notre jeunesse. »

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Huit artistes, huit oeuvres

Pour cette 1ère édition, l’association Wad Al Lub invite, chaque mois, un artiste de la Caraïbe et de l’international. À tour de rôle, ils auront quatre jours pour marquer de leur empreinte le MUR Guadeloupe : Steek Oner, Nate Dee (graffeur d’origine haïtienne, résidant à Miami), Danaé Brissonnet (Canadienne, spécialisée dans les peintures murales publiques), Ronald Cyrille dit B.Bird (caribéen connu pour ses talents de muraliste), Kilia Llano (artiste multidisciplinaire de Saint-Domingue), le collectif de graffeurs guadeloupéens 4KG « 4 Kouleurs Graphik », Jessy Monlouis alias Doudoustyle (Martinique) et enfin Alexandre Monteiro alias Hopare (Paris, artiste émergent du street-art). Les artistes restent sur place une dizaine de jours. À la suite de chaque performance, un vernissage et des rencontres professionnelles seront organisés entre les artistes et les acteurs culturels. Une exposition photo des œuvres et un livre sont prévus d’ici à la fin de la 1ère année.

Inspirées par l’initiative, les associations Mada Paint et Zofi en Martinique souhaitent décliner le concept et installer un MUR Martinique d’ici la fin de l’année. Idem pour la Guyane où l’association Digital Street art va porter le projet.

Steek Oner, l’impulsion du cœur 
Graffeur, autodidacte, Steek Oner s’est fait connaître en 2006. À l’époque, il sublime la femme sur les façades guadeloupéennes et est appelé à peindre des fresques à Paris, Londres, Séoul, Mumbai, Miami. En 2014, il fonde l’association Wad Al Lub qui œuvre pour la promotion culturelle et artistique au niveau régional, national et international.