La Fédération des Élus des Entreprises Publiques Locales (FEDEPL) est un important levier de mise en place et de coordination des politiques publiques.

Texte Yva Gelin – Photo Jean-Albert Coopmann

La FEDEPL Caraïbes a tout juste un an et regroupe la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin. Détails avec David Zobda, président de la fédération Antilles, membre du conseil d’administration de la fédération nationale des EPL et également président de DEFIA, la Société d’économie mixte de la ville du Lamentin.

Pour commencer, qu’est-ce qu’une EPL ?

David Zobda : L’entreprise publique locale est une émanation de la société d’économie mixte (SEM). C’est-à-dire que c’est une structure à vocation publique qui intervient dans le champ privé. Elle a pour mission de sécuriser l’engagement public des collectivités mais aussi d’assurer pour leur compte le développement de filières sur lesquelles elles interviennent. En clair, on peut créer une EPL ou une SEM pour l’aménagement du territoire, la création de logements sociaux, ou encore la simple gestion de service public. Ce sont des outils opérationnels techniques ou d’ingénierie qui sont à la disposition des collectivités et qui aident ces dernières à mettre en place des programmes de gestion d’investissement. Les entreprises publiques locales (EPL) peuvent être : des Sociétés d’économie mixte (SEM), des Sociétés publiques locales (SPL) ou des Sociétés d’économie mixte à opération unique (SEMOP1).

Quel est le rôle de la fédération ?

Sa mission est de rassembler, mais aussi de développer, à partir de ces rassemblements, des mutualisations et une entraide. La troisième mission est d’organiser des manifestations et de faire connaître le mouvement aux décideurs et au grand public. La 4e mission est de pouvoir conseiller les membres sur les orientations futures pour porter des projets de développement des structures en lien avec les besoins des territoires. Concrètement, si on veut répondre à un important projet de géothermie, nous pouvons créer une structure publique qui peut porter le projet. On peut fixer ou imaginer quelles seraient les tendances de chaque territoire et à partir de là, le mouvement des SEM et des EPL peut initier la mise en place de structures pour répondre à ce besoin. La 5e mission est de faire le lien avec les structures nationales, afin que soient remontés nos problèmes à l’échelon national et que la fédération soit la voix des outremers auprès des instances décisionnelles.

Quels sont les sujets qui préoccupent la FEDEPL Antilles ?

Il y a des particularités dans nos territoires. D’abord, nous avons un urgent besoin de développement. Nous sommes en train de vivre une problématique démographique, en plus d’un taux de vieillissement significatif. À côté de ça, nous avons des problématiques d’aménagement et de logement. Il faut également être au rendez-vous des mutations environnementales avec la montée des eaux, les risques majeurs, les submersions marines… Nous devons aussi prendre le train des grandes mutations numériques qui seront le moteur de l’économie de demain. Enfin, la dernière mutation qui me semble importante, est celle de l’énergétique. Saint-Martin est à part par rapport à sa taille à la fois géographique et son tissu économique qui fonctionne avec la deuxième partie de l’île. C’est une micro-économie qui a par exemple des besoins de logements qui lui sont propres en lien avec un aménagement du territoire particulier. La Guadeloupe, de son côté, a pour sujets majeurs la distribution d’eau potable, le traitement des déchets et le réseau de transport public.

Dans le concret, que fait la FEDEPL des Antilles ?

Le premier temps fort a été d’organiser le congrès des outre-mer en Guadeloupe et à Saint-Martin. La deuxième phase est celle de la communication. Il faut qu’on arrive à expliquer qui nous sommes et quels sont les sujets qui pourraient intéresser les décideurs de chacun de nos pays. On est la face cachée du développement territorial et il faut qu’on soit mis en lumière. Nous préparons également le congrès national qui se tient à Cannes du 12 au 15 décembre et pour l’année prochaine le congrès outre-mer qui se tiendra cette fois en Guyane. Nous espérons qu’à ce moment-là la Guyane intégrera la fédération. Après la communication, le deuxième point est de rassembler des structures autour de problématiques et d’envisager des pistes de développement. Je suis extrêmement confiant sur notre capacité d’adaptation aux mutations qui sont devant nous. Nous avons les outils, les compétences, il faut qu’on ait confiance en nous. C’est essentiel.

3 types d’Entreprises Publiques Locales
SEM : Sociétés d’économie mixte
SPL : Sociétés publiques locales
SEMOP1 : Sociétés d’économie mixte à opération unique

Fédération des élus des entreprises publiques locales
FEDEPL
www.lesepl.fr
Contact : Caroline Acosta
+33 7 88 54 06 86