Si nos élus et politiciens commencent à peine à réfléchir aux actions à mettre en place pour lutter contre le vieillissement de la population, on relève, de par le monde des situations ou certains pays ont tenté de lutter contre leur déclin démographique : soit par des politiques natalistes, soit par des politiques migratoires, soit par la relance économique.

Texte Amandine Ascensio

1. Les politiques natalistes

Chantre du déclin démographique, le Japon, qui voit sa population diminuer de plus de 100 000 personnes par an, a annoncé dans le courant de l’année une politique d’incitation à la natalité qui doit, selon ses experts, participer à encourager l’accès à la parentalité et les familles nombreuses : remboursement de l’accouchement des femmes, allocations familiales en hausse, congés parentaux mieux indemnisés, mais aussi encourager le mariage. En effet, d’après plusieurs journaux, les Japonais auraient renoncé à s’épouser par peur de ne pas parvenir à assurer les frais nécessaires à la famille. Mais certains experts contestent l’efficacité d’une telle mesure, expliquant que donner de l’argent pour encourager à faire des enfants ne peut pas se passer d’une amélioration de l’environnement dans lequel ces familles élèveront leurs enfants.

2. Les politiques de relance économique

Un plan de développement économique pour le Canada francophone doit répondre au constat d’une “baisse du poids des francophones” dans tout le pays, tel que décrit dans un  livre blanc publié par le Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada (RDEE), une institution économique. Cette dernière entend donc créer un contexte favorable pour enrayer ce déclin démographique et, somme toute, culturel. Et c’est ainsi que le RDEE demande au gouvernement un plan permettant les affaires entre les communautés francophones, notamment en imposant les deux langues (français et anglais dans le monde des affaires), de l’immigration francophone également, de la stimulation par l’investissement, etc. L’objectif est également, pour les états qui proposent ce genre de démarche, d’éviter la fuite des cerveaux et des personnes les plus qualifiés, dans des territoires incapables de les faire travailler et d’assurer un niveau de vie acceptable pour ces jeunes gens.

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3. Le recours à l’immigration

C’est sans doute la mesure des plus controversées quand un pays, en mal de population, cherche à attirer celle des autres. Et pourtant la tentative attire, un peu partout dans le monde. Au Portugal, on veut attirer les travailleurs étrangers, au Canada aussi, ainsi que dans d’autres pays, on bichonne ceux qui viennent s’installer pour travailler. Fin août, le journal Les échos publiait un article au sujet d’un rapport publié par l’institut Montaigne, qui expliquait l’importance de l’immigration dans les années à venir : “indispensable au fonctionnement d’une société vieillissante”, notamment car elle permet de renouveler la force de travail et de pallier le manque de bras et de cerveaux pour assurer le développement de l’économie du pays.

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4. Retenir les qualifications

En janvier 2023, la Commission européenne a lancé une politique pour aider les régions à former, retenir et attirer les personnes, les qualifications et les compétences nécessaires pour faire face aux conséquences de la transition démographique. L’institution écrivait dans un communiqué et rappelait qu’en 2050, la population européenne aurait diminué de 35 millions de personnes. Mais de manière inégale sur tout le territoire européen. Une telle politique de financement de projets en tout genre, devant retenir les personnes qualifiées, doit permettre d’éviter trop de disparités régionales.

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