Le protocole SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife) sur les zones et la faune sauvages protégées a réuni les pays de la Caraïbe en République Dominicaine le 12 octobre dernier. La Collectivité, la Réserve naturelle de Saint-Martin et la Nature Foundation de Sint Maarten s’y sont rendues ensemble pour porter d’une même voix la nécessité de protéger notre biodiversité.

Texte Agathe Mathieu

Depuis 1983, la Convention de Carthagène réunit les États de la Caraïbe autour du sujet de l’environnement. Elle est déclinée en trois protocoles dont l’un est spécifiquement dédié à la protection de la biodiversité régionale. Intitulé SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife), ce protocole a rassemblé pour la première fois les responsables des zones protégées des pays de la Caraïbe le 12 octobre dernier à St Domingue en République dominicaine. St-Martin était représentée par Bernadette Davis, 2ème vice-présidente de la Collectivité de Saint-Martin en charge du Cadre de vie ; Clément Bonnardel, responsable de projet à la Réserve Naturelle de Saint-Martin, et Delhon Hewitt, garde nature de la Nature Foundation de Sint Maarten. C’est la première fois que les deux pays se déplacent ensemble pour faire front commun contre les défis environnementaux auxquels la Friendly Island est confrontée. Les sujets abordés ont porté entre autres sur les étangs, la pêche, les sargasses et les pontes de tortues.

Saint-Martin et Sint Maarten au protocole SPAW en 2023

Créer un réseau inter-îles

L’un des objectifs principaux de cet atelier était de réfléchir à la création d’un réseau de zones protégées SPAW pour « mutualiser les solutions », explique Bernadette Davis. Grâce à ce réseau, les gestionnaires des aires protégées pourront échanger régulièrement, partager leurs connaissances et envisager des collaborations. Ils souhaitent également mettre en place une structure institutionnelle encadrant ce partenariat pour élaborer à terme une véritable stratégie d’action à l’échelle de la Caraïbe.

“Même si nous sommes deux gouvernements, deux structures complètement différentes, tout est une question de volonté”

Une collaboration nécessaire avec Sint Maarten

Au-delà d’un partenariat avec les pays de la Caraïbe, Bernadette Davis insiste sur une évidence qu’il est toujours bon de rappeler : l’importance d’une collaboration étroite avec Sint Maarten. La 2ème vice-présidente, qui en a déjà fait l’expérience, en est persuadée : « même si nous sommes deux gouvernements, deux structures complètement différentes, tout est une question de volonté ». Et c’est justement « la volonté de la mandature de collaborer, d’identifier des actions et des projets à mettre en place ensemble ».

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Aller vers la population pour sensibiliser à la biodiversité

En matière d’environnement, se fait parfois ressentir le manque de communication entre les instances et la population. Ce sera donc aussi le rôle des acteurs des deux parties de l’île « d’aller ensemble vers la population, de l’inclure en lui expliquant ce que nous faisons et où nous voulons aller pour l’amener à cette prise de conscience nécessaire », souligne Bernadette Davis. La Collectivité de Saint-Martin se dit en tout cas pleinement investie dans cette lutte pour laquelle elle s’est engagée à créer d’ici 2024 une commission ad hoc dédiée à la protection des étangs et souhaite créer une agence territoriale de l’environnement et de la nature.

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