Chaque mois, la rédaction se penche sur des métiers exercés avec passion, des carrières d’ultramarins susceptibles d’inspirer et d’encourager les nouvelles générations. Rencontre avec Stéphanie Perugien : enfant, elle se rêvait pilote de ligne, aujourd’hui elle supervise les projets industriels de Total Energies en Afrique. 

Texte Alix Delmas – Photo Agnès Colombo

« Lorsque je rentre, c’est comme si je n’étais jamais partie »

Stéphanie Perugien

Qui est Stéphanie Perugien ?

Des bancs de l’école élémentaire « Les Flamboyants » de Ducos en Martinique à la gestion de grands projets industriels à l’international, se dessine le parcours ascensionnel d’une femme résolument combative et ambitieuse. Une vie professionnelle jalonnée de défis techniques et humains de haute intensité, que Stéphanie Perugien relève avec sérénité, forte de la solidité de l’expérience acquise sur le terrain, d’une formation initiale d’excellence et d’une grande force de caractère. « Un héritage familial  », dit-elle avec fierté, « je la tire de ma grand-mère, de ma mère, de ma petite sœur, de mes tantes et de toutes les femmes qui m’ont entourée depuis mon plus jeune âge ».

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De l’Australie à la République du Congo

Née en 1991 à Fort-de-France en Martinique, Stéphanie Perugien arrive dans l’hexagone pour ses années collège. Après son baccalauréat, la jeune martiniquaise intègre les classes préparatoires aux grandes écoles pendant deux ans en spécialité mathématiques-physique et sciences de l’ingénieur. Diplômée de l’école des Mines de Douai, sa discipline principale est le génie civil, elle y étudiera également la chimie, les métiers du pétrole et le management d’entreprise. Elle réalise son premier stage en Martinique à la SARA (Société anonyme de la raffinerie des Antilles-Guyane) où elle exercera le poste de chef de projet junior.

Elle achève ses études avec un contrat en Australie comme Asset Manager Junior pour Suez Australia & New Zealand (filiale du Groupe français Suez). En plein cœur de la transition énergétique, elle contribue à la pérennité des installations de dessalement d’eau de mer
« Victorian Desalination Plant » à Melbourne, des installations de traitement de l’eau potable
« Prospect Water Filtration Plant » et de gestion des déchets non dangereux à Sydney. Forte de cette première expérience à l’international, elle revient à ses premières amours, les métiers du pétrole, avec un VIE (Volontariat international en entreprise) de deux ans à la République du Congo pour le Groupe TotalEnergies. 

Le rôle actuel de Stéphanie Perugien

Ainsi de 2017 à 2019, Stéphanie Perugien est Project Manager et responsable de tous les projets industriels logistiques de la zone nord du pays. Son rôle ? Assurer le suivi technique et la réalisation des projets industriels liés aux dépôts de pétrole. Du lancement de l’appel d’offre à la réception des travaux, des projets de mise en conformité, de maintien, d’optimisation ou de modernisation, elle veille à la coordination de chaque étape. Depuis 2 ans, devenue ingénieure d’affaires, elle pilote les projets industriels de toutes les filiales du groupe situées sur son périmètre, « de l’Afrique australe à l’Afrique centrale et de l’ouest en passant par la zone indopacifique ».

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Il ne faut pas avoir honte de son ambition

Être à sa place selon Stéphanie Perugien

Femme, ingénieure et jeune maman, Stéphanie Perugien le souligne sans ambage, « il ne faut pas avoir honte de son ambition ». Et à tout juste 32 ans, la jeune martiniquaise a su précisément affirmer son ambition, se confronter au réel, faire des choix et trouver sa place dans le monde. Et si la suite n’est pas encore écrite, de nouveaux horizons géographiques se dessinent pour celle qui a pris goût à l’expatriation et l’ouverture au monde que lui offre son métier. Une dimension multiculturelle riche pour la jeune femme qui aime voyager avec sa jeune fille, « elle baigne déjà dans un univers multilingue avec le créole, le français, l’italien, le lingala et l’anglais », nous dit-elle en souriant. Quid de la Martinique quand nos vies personnelles et professionnelles se déroulent à des milliers de km ? « Lorsque je rentre, c’est comme si je n’étais jamais partie. »