En ce mois symbolique dédié aux droits des Femmes, la journée du 8 mars résonne dans nos cœurs comme un appel constant à l’action. Cette journée est aussi une formidable occasion de réaliser une rétrospective à propos des luttes passées et des victoires qui ont pavé la voie vers l’égalité des sexes : obtention du droit de vote en 1944, la Loi VEIL votée en 1975 autorisant l’IVG, l’autorité parentale ou encore l’égalité professionnelle.

Notre histoire singulière met en relief la femme Guadeloupéenne. Elle a su s’affirmer au fil des années comme un modèle pour l’émancipation des femmes, comme un modèle de détermination et de luttes incessantes. Le 8 mars est désormais un jalon incontournable de notre calendrier politique.

Le combat en faveur des droits des Femmes reste d’actualité et ceux qu’il reste à mener sont encore nombreux : l’accès à l’emploi, l’accès à des postes à responsabilités ou encore la lutte contre les violences intra-familiales. Chaque jour, nous nous devons d’agir.

C’est la raison pour laquelle le Département Guadeloupe se mobilise pour faire de la lutte contre toutes les inégalités et les discriminations, une priorité absolue. C’est d’ailleurs une des grandes causes de notre plan de mandature 2021-2028.

Nous avons décidé de nous engager avec les partenaires territoriaux et la coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, Madame Justine BÉNIN, pour la formalisation et l’activation du réseau V.I.F, le réseau contre les violences intra familiales, au mois d’octobre 2023. Ce réseau va nous permettre d’accompagner toutes les associations et toutes les actions citoyennes pour contribuer à bâtir une société juste et égalitaire, dans laquelle les femmes et les hommes doivent avoir les mêmes droits, quels que soient leurs conditions et leurs lieux de vie.

Nous souhaitons d’ailleurs que ce réseau puisse aboutir à la mise en place fin 2024, de la maison de la Femme, dédiée à la protection et à l’accompagnement des femmes victimes de violence.
Notre objectif est d’offrir les meilleures conditions possibles à toutes les femmes pour se réaliser, innover ou encore entreprendre et favoriser ainsi la croissance et le développement de notre territoire. Agir et penser Guadeloupe, c’est favoriser l’égalité femmes-hommes à travers toutes les politiques publiques que nous menons et garantir son apprentissage dès le plus jeune âge.

Guy LOSBAR, Président du Conseil départemental

Questionner le corps

Dans son atelier d’artiste, à Sainte-Anne, Béliza Troupé explore les médiums du tissu, du dessin et de la broderie. « Je brode sur tissu et sur papier. Je dessine également avec du fil à coudre sur du papier. » Elle questionne le corps qu’elle représente dans toutes sortes d’état, y compris dans « son intériorité » (organes, vaisseaux sanguins…). Les linges et les drapés — « extrêmement intéressants pour questionner ce qui est organique » — sont également le fil rouge de ses œuvres.

Béliza Troupé © Lou Denim
Béliza Troupé © Lou Denim

«Ma pratique plastique, explique l’artiste, a commencé par la recherche de l’essentiel et qu’est ce qui est plus essentiel que le corps ? » Cette recherche, on la retrouve dans les matériaux qu’elle utilise. « Un crayon et une feuille blanche, c’est un minimum pour produire. »
Jusqu’au 4 mai, Béliza Troupé expose au Musée départemental d’art et d’histoire (Musarth), à Pointe- à-Pitre. « Il m’a donné carte blanche pour produire autour de l’exposition permanente. » Elle s’est inspirée des collections du Musarth, de ses expériences et de ses résidences d’artistes au Cameroun et à Aruba pour créer les œuvres de cette exposition intitulée “Carte blanche [An VIII] Entre les lignes”. Sofía Olascoaga, qu’elle a rencontrée à Aruba, l’a accompagnée pour ce projet.

« M’investir sur le terrain »

Diplômée à Montpellier , d’un master en ingénierie territoriale, option gestion des littoraux et des mers, Mélissa Sadjan a toujours eu l’ambition « d’apporter sa contribution» à la Guadeloupe. Elle fait ses premières armes à la DEAL (1), puis au Parc national, avant d’occuper, dès 2019, le poste de chargée de la protection et de la valorisation des espaces naturels au sein de la collectivité départementale, service environnement et développement durable.

Mélissa Sadjan © Lou Denim
Mélissa Sadjan © Lou Denim

« Au sein du service Environnement et développement durable, je suis en charge de sites naturels Je gère des sites, dits sensibles, propriétés du Département, en termes de mise en valeur, d’animation et de protection. » Parmi eux figurent le plan d’eau de Gaschet, entre Port-Louis et Petit-Canal, et la Pointe Gros-Bœuf à Saint-François. « Au sein du Département, j’ai des perspectives d’évolution, la possibilité de mener de front une variété de projets et surtout de m’investir sur le terrain, aux contacts de nombreux acteurs comme les associations et les écoles. »

(1) DEAL : direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement

« Des femmes motivées »

« Travailler avec l’humain a toujours été une évidence pour moi. » Un véritable moteur pour Catherine Romuald, ancienne directrice du travail à la DEETS (1) et bénévole, une dizaine d’années, d’une association de parents d’élèves, qui, depuis 2017, occupe les fonctions de directrice adjointe en charge de l’insertion au conseil départemental. Elle porte ainsi la politique d’insertion de la collectivité au profit des allocataires du RSA (2), majoritairement composés de femmes.

Catherine Romuald
Catherine Romuald

« Nous portons une attention particulière au public féminin qui cumule plusieurs problématiques comme la monoparentalité, la garde d’enfants et le faible niveau de formation. Elles ont un autre point commun que les hommes n’ont pas toujours : la motivation, notamment dans l’entrepreneuriat et la création d’activités. Nous les accompagnons en ce sens. »

(1) DEETS : direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités
(2) RSA : revenu de solidarité active

Avocate et femme engagée

Tania Galvani est avocate au barreau de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Elle a installé son cabinet à Pointe-à-Pitre, dans un quartier cher à son cœur, qui a vu naître et grandir son père. Lauréate du Concours international de plaidoiries pour la défense des droits de l’homme, elle est aussi engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et dans la vie publique.

Première adjointe au maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, elle a la charge de la gestion des ressources humaines, de l’accès au droit et de la politique du logement et de l’habitat.
8e vice-présidente déléguée aux affaires juridiques, communautaires et extérieures du Conseil départemental, elle est également membre de la commission personnes âgées et de celle des travaux routiers pour le secteur de la Grande-Terre.

Tania Galvani © Lou Denim
Tania Galvani © Lou Denim

Tania Galvani siège tous les mois au Comité régional unique de programmation des fonds européens, où elle décide avec l’État et la Région de l’attribution de subventions européennes aux porteurs de projets. Sur le plan de la coopération, elle travaille, avec ses collègues, à nouer des liens avec les États de la Caraïbe, mais aussi avec le reste du monde. Elle s’implique activement sur le projet Cariforts, qui vise à créer « une route culturelle et touristique à travers les forts de la Caraïbe ». Haïti, Antigua, Porto-Rico, Cuba, Saint-Kitts et Nevis et la Martinique sont parties prenantes de ce projet dont le Département de la Guadeloupe est le chef de file.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Guadeloupe de mars 2024.