Se déplacer en Nord Grande-Terre : neuf nouvelles lignes de bus
Dans son Projet de Territoire, la Communauté d’Agglomération du Nord Grande-Terre (CANGT) entend faire du Nord Grande-Terre un « territoire solidaire, d’agro-transformation, durable et attractif ». – Texte Willy Gassion
Cette vision globale de développement repose aussi nécessairement sur un service territorial de transport de « qualité, plus dense, harmonieux et respectueux de l’environnement » au service des usagers. Explications avec Messieurs Jean Bardail (Président de la CANGT et Maire de Morne-à-l’Eau), Jean Anzala (2ème vice-président de la CANGT délégué au Transport et à la Mobilité), et Charly Sahaï (Directeur des Transports et de la Mobilité à la CANGT).
Dans le cadre de son projet de territoire, la CANGT affirme « la nécessité d’anticiper et d’inventer l’avenir ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Jean Bardail : Notre Projet de Territoire, à la CANGT, nous offre une vision globale et largement partagée de notre développement. Nous savons où nous voulons aller et aussi comment y parvenir. Nous voulons un territoire solidaire, d’agro-transformation, durable et attractif. Comme le disait Sénèque : « il n’y a de vent favorable que pour celui qui sait là où il va ». En d’autres termes, l’organisation de notre réseau de transport constitue la « déclinaison mobilité » de notre Projet de territoire. Celui d’un territoire équilibré qui doit assurer la qualité de la mobilité de ses usagers.
« Nous voulons un territoire solidaire, d’agro-transformation, durable et attractif. L’organisation de notre réseau de transport constitue la « déclinaison mobilité » de notre Projet de territoire. »
Répondre aux besoins de nos usagers consistait en somme à assurer des déplacements, au sein de l’Agglomération, harmonieux et respectueux de l’environnement. Il s’agissait d’améliorer la qualité ainsi que la densité du service. Nous avons amélioré notre offre de desserte au sein du territoire intercommunal, notamment en permettant aux usagers des sections de mieux se déplacer vers les centres bourg. Nous avons réussi à couvrir les zones blanches là où le service n’existait pas auparavant.
J’ajoute à cela qu’à côté de la déclinaison territoriale du transport par notre EPCI, la mobilité fait également l’objet d’une réflexion à l’échelle du territoire guadeloupéen dans son ensemble. C’est à ce titre que le Conseil Régional se consacre au transport interurbain et inter-villes, la Communauté d’agglomération se consacre au transport urbain, interne à la CANGT.
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A l’avenir il conviendra d’associer et d’impliquer les territoires au processus global de mise en œuvre d’une Autorité Unique des Transports. Avec en filigrane un Schéma Directeur unique et cohérent, réaliste et ambitieux, consensuel et partagé de la Mobilité en Guadeloupe. Dans le cadre de ce processus, j’ai le privilège de porter deux représentations solidaires et très complémentaires : celle du Conseil Régional, celle de la CANGT.
Combien d’emplois et quels emplois représentent les neuf nouvelles lignes de bus ?
Jean Anzala : Le mode de gestion fixé par la CANGT est la concession de service public. Concrètement, près d’une vingtaine d’emplois directs composent le dispositif : chauffeurs, secrétaire, mécaniciens etc. Maillée avec les autres politiques publiques, une mobilité efficiente sur le territoire Nord Grande-Terre est de nature à préserver les emplois existants, à permettre aux jeunes de pouvoir se déplacer pour se former, aux usagers et clients potentiels d’effectuer leurs démarches et achats au sein de notre territoire… Tout ceci, contribue en clair à la vie du territoire du Nord Grande-Terre.
« Une mobilité efficiente permet de préserver les emplois existants, aux jeunes de pouvoir se déplacer pour se former, aux usagers et clients potentiels d’effectuer leurs démarches et achats. »
A l’instar de l’ensemble des politiques publiques, le transport de voyageurs représente un coût. Celui-ci se finance par le versement mobilité (une contribution versée par les entreprises publiques et privées de plus de 11 salariés du territoire), une partie de la taxe spéciale sur les carburants. Il y a également une contribution des usagers que nous avons voulu la plus indolore que possible. D’une manière générale, nous avons voulu changer de paradigme. Le réseau de transport de la CANGT connaitra une montée en charge progressive et rapide.
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Quels abonnements et tarifs seront proposés aux usagers ?
Charly Sahaï : En la matière, la politique tarifaire arrêtée, la gamme tarifaire choisie consiste à de la simplicité, de la clarté et de l’attractivité. Sur 8 circuits, 1 ticket coutera à l’usager 1,20 €, sur le 9ème 1,50 €. Pour les 0 à 5 ans les déplacements restent gratuits. Afin de fidéliser la clientèle, des abonnements sont possibles. Ils évitent les ventes à bord tout en permettant aux usagers de réaliser des économies. L’abonnement « 10 voyages » coûtera à l’usager entre 10 et 12 euros, le « 50 voyages » entre 45 et 55 euros.
Le déploiement futur d’une navette urbaine reliant les différents pôles générateurs de la ville du Moule permettra que le ticket coûte moins cher à l’usager. De plus, chaque ticket validé bénéficiera d’une validité d’une heure. Dans ce laps de temps, il sera donc possible à l’usager avec le même ticket d’effecteur un aller-retour. Au fur et à mesure de la montée en charge du réseau de la CANGT, d’autres actions seront réalisées. Pour illustration, le lancement d’une application mobile, la géolocalisation des bus, une billettique avec suivi en temps réel des véhicules, l’implantation d’une signalétique sur le terrain, l’achat de tickets en ligne.
Les transports en commun sont aussi là pour réduire la place de la voiture individuelle et la pollution que son utilisation peut engendrer. Les bus de la CANGT seront-ils respectueux de l’environnement ?
La CANGT s’inscrit pleinement dans le processus de transition écologique. Nous visons en premier lieu à faciliter les déplacements en interne en direction prioritairement des usagers rencontrant des difficultés. Des véhicules neufs seront prochainement mis en service et le déploiement futur d’une navette urbaine au Moule se réalisera, dans le meilleur des cas, au moyen d’un véhicule électrique.
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