De la papaye à la cosmétique : l’aventure de Kymëa

Avant même d’avoir une marque, Kelly Joseph avait déjà une clientèle. Partie d’un simple cataplasme de papaye, elle a bâti pas à pas une entreprise qui valorise les trésors naturels de Guyane. Aujourd’hui, Kymëa Cosmetics s’impose comme une marque prometteuse, prête à conquérir de nouveaux marchés bien au-delà de son territoire natal.

Kelly Joseph, fondatrice de Kymëa Cosmetics © Christophe Fidole
Kelly Joseph, fondatrice de Kymëa Cosmetics © Christophe Fidole

De la papaye à la cosmétique : l’aventure de Kymëa

Avant même d’avoir une marque, Kelly Joseph avait déjà une clientèle. Partie d’un simple cataplasme de papaye, elle a bâti pas à pas une entreprise qui valorise les trésors naturels de Guyane. Aujourd’hui, Kymëa Cosmetics s’impose comme une marque prometteuse, prête à conquérir de nouveaux marchés bien au-delà de son territoire natal.

Sarah Balay

« Je n’avais pas encore de marque… Mais j’avais déjà une clientèle ». Avant même d’imaginer créer une entreprise, Kelly Joseph, fondatrice de Kymëa Cosmetics, avait déjà des gestes, une pratique et un ingrédient fétiche : la papaye amazonienne. Sous sa chair fondante, gorgée de vitamines et d’antioxydants, se cache un véritable trésor pour la peau.

« J’ai toujours raffolé de ce fruit que je mange tous les jours », confie-t-elle.

« Un jour, comme ma grand-mère qui se badigeonnait le visage avec la chair blanche de la pastèque, j’ai tenté un cataplasme de papaye et le résultat était bluffant : une peau visiblement plus éclatante »

Kelly Joseph, fondatrice de Kymëa Cosmetics

Kelly l’intègre à ses huiles de massage qu’elle propose via son salon Les mains d’Isis, ouvert en 2013. Fonctionnaire de métier, elle n’a jamais cessé de nourrir son goût pour le soin, le toucher et tout ce qui sublime naturellement.

Mais très vite, ses créations séduisent. « De l’huile de massage, je suis passée à l’huile cosmétique, avec l’idée d’un produit sain, simple et peu transformé. Un savoir-faire hérité de mes grands-mères. Avec une papaye, je fabrique environ vingt flacons de 50 mL. »

Pendant trois ans, sans marque, sans packaging, Kelly vend son « huile précieuse à la papaye » sur les marchés, lors de salons éphémères, à ses proches et voisins. Le succès est immédiat. La demande est là… En 2023, elle franchit le cap en créant Kymëa Cosmetics. L’objectif n’est pas de gaspiller les ressources, j’utilise très peu de matières premières pour fabriquer l’huile précieuse.

Kelly se prend au jeu de l’entrepreneuriat et s’y consacre à plein temps depuis janvier 2025. Concours, salons (Indies Days, Réseau Entreprendre, Be a boss, salon du cheveu naturel, etc.) et soirées de ventes événementielles : elle multiplie les initiatives pour financer sa première production.

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© Christophe Fidole

Aujourd’hui, l’industrialisation est en marche et de nouvelles gammes sont en préparation à partir de fleurs et de plantes locales. Pour franchir cette nouvelle étape, Kelly s’est entourée de partenaires fiables, basés dans l’Hexagone. « Je m’occupe de transformer la papaye sur place dans mon unité en Guyane, puis j’expédie cette base à mon laboratoire partenaire en métropole, Greentech, qui fabrique l’extrait. Celui-ci est ensuite envoyé à mon laboratoire à façon*, basé aussi dans l’Hexagone, qui fait la mise en bouteille. »

Le recours à ces partenaires nationaux permet à la marque de structurer sa chaîne et de poser les bases d’une distribution à plus grande échelle. Depuis mai 2024, plus de 3 000 unités ont été écoulés en Guyane. Avec cette chaîne de production renforcée, Kelly peut désormais viser une distribution aux Antilles, dans l’Hexagone et à l’international, notamment l’Europe et l’Amérique du Nord. 

*Laboratoire à façon : structure spécialisée dans la fabrication complète ou partielle de produits.