32Bis, un tiers-lieu au cœur de Cayenne, entre art, culture et engagement social

Florence Foury, directrice du tiers-lieu et de l’association Kaléda, Coopération sociale et culturelle © Mathieu Delmer
Laurie-Anne Antoine

« Répondre de manière créative aux besoins de la population »

À l’angle des rues Justin Catayée et Lieutenant Becker se trouve la maison Henri et Marcelle Prévot. Un édifice de 300 m² qui incarne à la fois un héritage patrimonial et une âme profondément guyanaise. Mais derrière ses portes se cache 32 bis, un tiers-lieu chaleureux, vivant et ouvert à tous.

« Le 32Bis, c’est notre façon de faire cohabiter l’art, la culture et le social pour créer un espace mutualisé. Là où tout le monde peut avoir accès à la culture », explique Florence Foury, directrice du tiers-lieu et de l’association Kaléda Coopération sociale et culturelle (CSC). Une démarche qui, selon elle, « reflète l’identité plurielle et vivante de la Guyane ».

Ce projet ambitieux repose sur la synergie de quatre associations : Guyane Art Factory, qui explore l’art contemporain et la vidéo ; l’École d’Art de Guyane, dédiée à l’éducation artistique ; Wé Klé Prod, centrée sur la musique et le spectacle et enfin, Kaléda CSC, qui lutte contre l’illettrisme et promeut la coopération culturelle.

Ensemble, elles forment le collectif Wishi-Wichi et ont un objectif clair : répondre de manière créative aux besoins de la population et permettre des rencontres improbables autour d’opportunités d’apprentissage.

« Ce que l’on souhaite avant tout, c’est redonner à Cayenne son éclat d’antan et permettre à notre mission de dépasser les murs du tiers-lieu »

Florence Foury, directrice du tiers-lieu et de l’association Kaléda, Coopération sociale et culturel

L’art de partager

Au 32Bis, chaque semaine révèle son lot d’événements et d’initiatives. Des ateliers de photographie argentique, en partenariat avec l’École d’Art, réunissent collégiens, amateurs et adultes en alphabétisation autour d’une pratique aussi magique qu’artisanale. Comme pour beaucoup d’autres ateliers, ces moments de création donnent par la suite lieu à des expositions telles que Mots & Motifs, présentée en mai dernier.

Malgré son succès, le collectif doit composer avec des contraintes financières et administratives. « Nos financeurs ont toujours été à l’écoute de nos propositions. Mais malgré tout, les financements restent aléatoires et rendent chaque début d’année incertain », confie Florence.

En attendant, l’équipe se concentre sur l’avenir immédiat : accueillir une résidence artistique en sculpture animalière, développer des ateliers de sérigraphie et faire de la Petite Fontaine, un espace de café-théâtre vivant. « Ce que l’on souhaite avant tout, c’est redonner à Cayenne son éclat d’antan et permettre à notre mission de dépasser les murs du tiers-lieu », conclut-elle.