« Il faut que les lycées pro montrent leurs réussites »

« Ceux qui intègrent la filière mécanique viennent pour décrocher un bac pro Maintenance des véhicules. Mais est-ce un projet qu’ils ont vraiment mûri depuis longtemps ? », s’interroge Emmanuel Boisdur, proviseur du lycée Paul-Lacavé, à Capesterre-Belle-Eau.

« Il faut que les lycées pro montrent leurs réussites »

« Ceux qui intègrent la filière mécanique viennent pour décrocher un bac pro Maintenance des véhicules. Mais est-ce un projet qu’ils ont vraiment mûri depuis longtemps ? », s’interroge Emmanuel Boisdur, proviseur du lycée Paul-Lacavé, à Capesterre-Belle-Eau.

Caroline Bablin

Si une frange d’élèves choisit toujours la filière pro par défaut, « et notre rôle est alors de leur faire découvrir le métier pour développer leur appétence », souligne le proviseur, il y a aussi ceux qui savent ce qu’ils veulent et aiment réellement ce qu’ils font, et cela tend même à évoluer positivement. « Il faut que les lycées professionnels montrent leurs réussites. Nos élèves peuvent poursuivre leurs études en BTS, licence pro et même en master… »

Emmanuel Boisdur, proviseur du Lycée Paul Lacavé en Guadeloupe © Lou Denim

Aujourd’hui, le problème réside plutôt dans l’orientation des collégiens, et aussi dans l’état d’esprit des parents qui continuent à pousser leurs enfants dans la filière générale. Le proviseur reconnaît d’ailleurs que « beaucoup d’élèves passent un bac général et reviennent en lycée pro après. Il faut parfois attendre qu’ils soient libérés du joug des parents, mais on perd du temps ».

L’apprentissage a aussi le vent en poupe. « Nos formations en alternance sont de plus en plus demandées », constate Emmanuel Boisdur. « La recherche d’autonomie est très forte chez les jeunes et décrocher un contrat en apprentissage leur permet d’être indépendants. Ils sont pressés de gagner leur vie, que ce soit pour eux ou pour aider leur famille. »

Pourtant, toutes les filières ne remportent pas le même succès. Le bac pro maintenance des véhicules particuliers est très demandé. En revanche, le CAP peinture en carrosserie, « qui demande une fibre artistique », et la filière Maintenance des engins agricoles, par exemple, peinent à recruter, « alors qu’il y a beaucoup de perspectives d’emploi derrière », précise le proviseur. Pour aller plus loin, ce dernier mise aussi sur un renforcement des partenariats avec les entreprises, « que ce soit pour l’équipement de nos plateaux techniques, ou pour renforcer notre visibilité ».