La formation, c’est aussi pour les patrons – Rencontre avec Patrick Seignouret

 Encore plus en temps de crise, la santé d’une entreprise peut se mesurer à la capacité d’adaptation de son dirigeant.
Voilà pourquoi depuis une quinzaine d’années, les clubs APM (Association Progrès du Management) de Guadeloupe réunissent des chefs d’entreprises convaincus de la nécessité de se former, même (surtout) quand on est patron.

« Pour que son entreprise reste compétitive, le dirigeant doit sans cesse accroître ses compétences et s’adapter aux évolutions permanentes de la société. » L’idée fondatrice de l’APM lors de sa création en 1987 n’a pas pris, semble-t-il, la moindre ride. Encore moins en Guadeloupe où le premier club de l’association a vu le jour en 1996. Il en existe aujourd’hui cinq aux Antilles : trois en Guadeloupe (Karukéra, Archipel, Alizé) et deux en Martinique (Flamboyant, Hibiscus). Chaque club rassemble une vingtaine d’adhérents (cotisation de 3.000€ par an éligible à la formation professionnelle) et, règle essentielle : chaque nouvel adhérent est coopté par les autres adhérents sur proposition de l’un d’entre eux. « Il s’agit d’un club de patrons, qu’ils soient propriétaires ou salariés, qui se réunissent et qui choisissent eux-mêmes les domaines sur lesquels ils veulent être formés, explique Patrick Seignouret qui préside le club Archipel. Mais il faut surtout que les adhérents aient conscience qu’ils ont besoin de progresser eux-mêmes. » Et de prendre le temps pour cela, à raison d’une journée par mois.
« En Guadeloupe ou en Martinique, nous sommes sur des marchés très étroits et les dirigeants d’entreprises ont une certaine tendance à se replier sur eux-mêmes, poursuit celui qui dirige par ailleurs l’entreprise SCIC Guadeloupe. Les clubs de l’APM sont justement là pour échanger, partager des expériences. Parce que la progression de l’entreprise passe par la progression du dirigeant. Chaque nouvel adhérent doit bien en avoir conscience : on est là pour se former, pour travailler ensemble. » Bien entendu, les clubs APM ne font que donner des pistes aux dirigeants, libre à chacun ensuite d’adapter ces conseils à son entreprise.
Mais l’une des forces des clubs APM, c’est aussi la qualité des intervenants qui sont invités aux séances de formation. « Ce sont des experts qu’il serait difficile de rencontrer dans un autre cadre que celui du club, souligne Madly Bienville, consultante en Ressources Humaines et animatrice du club Archipel. Qu’il s’agisse de Luc Ferry, de Michael Nielsen, de Frère Samuel ou d’un spécialiste de la crise de renommée internationale, ils sont tous sélectionnés pour leur expertise et la qualité de leurs travaux sur la thématique choisie par les adhérents. Et ils proposent au club un éclairage théorique, alimenté par des exemples concrets. »

 

A lire aussi sur le même sujet :

L’Université ouvre ses portes aux entreprises
Entreprises et formation :  ce qui marche !
Comment faire décoller l’apprentissage ?

L’État et les Régions s’engagent – Rencontre avec Nadine Morano
Des diplômes … et du travail !  – Interview de Pascal Saffache, Président de l’UAG
GBH se doit de jouer le jeu – Interview de Stéphane Monlouis
La Caraïbe constitue un formidable potentiel – Interview de Fred-Alexandre Pétrus (ESFAP)
Traduire des besoins en diplômes – Entretien avec Antoine Primerose (UAG)