Olivier Bajard : Pendant 75 ans, la SIG a coconstruit la Guadeloupe avec ses actionnaires principaux, l’AFD, puis CDC Habitat, les collectivités, le Département et les communes. Nos 20 à 30 premières années, c’était le décasement. Il s’est agi de sortir la population de l’insalubrité, de maisons sans eau courante, ni électricité, sans desserte, pour les loger dans des immeubles qui, dans les années 1950 à 1970, représentaient une forme d’accès à la modernité. Nous étions dans une logique d’accès de tous à un logement. Pendant les 50 années suivantes, nous avons développé notre patrimoine, notre engagement sur le territoire en faveur du bien vivre.

Jean-Philippe Courtois : Nous partageons la même stratégie du bien vivre qui vise à offrir des logements de qualité sur le territoire. C’est pourquoi le Conseil départemental investit pleinement le champ de l’aménagement du territoire afin que les logements répondent à nos attentes pour les familles guadeloupéennes et que les résidences offrent un cadre de vie agréable. C’est en ce sens que le Conseil départemental soutient la SIG, qui est aussi le plus vieux bailleur du territoire qui a donc une forte expérience.

O. B. : Effectivement, nous sommes à la croisée des chemins. Les financements publics baissent sur nos territoires. Le coût de l’argent est de plus en plus élevé. Le secteur du bâtiment est fragilisé : matériaux chers, peu accessibles, normes constructives exigeantes. Notre société glisse dans l’isolement, l’individualisme, ou la délinquance. La population vieillit, avec 30 % de seniors à l’horizon 2030. Le monde fait face à des problématiques climatiques, écologiques, sociétales qui deviennent aussi des critères discriminants. Dans ce contexte, à l’aube de nos 75 ans, nous devons être, plus que jamais, un acteur, un phare, pour avancer de manière concertée avec notre écosystème économique, politique, social. Aujourd’hui, la SIG doit jouer un rôle de courroie de transmission pour la société, en répondant à la mission de bien loger tous les Guadeloupéens, mais aussi en ayant l’ambition d’être le partenaire de référence de tous les projets de la Guadeloupe.

O. B. : Nous avons défini quatre grandes orientations. D’abord, construire mieux, pour tous et pour longtemps : les logements qui ne résistent pas aux cyclones, qui ne sont pas écologiques, sans recyclage de l’eau de pluie, sans énergie solaire, c’est derrière nous. Nous voulons de la qualité, des logements certifiés NF Habitat HQE.

J-P. C. : Des logements qui puissent également répondre aux besoins d’accessibilité des personnes à mobilité réduite et des personnes âgées.

O. B. : La deuxième orientation concerne en effet la satisfaction de nos clients, mais aussi de nos partenaires, cœur de notre engagement industriel. Nous tenons compte des attentes des élus pour construire la ville qu’ils souhaitent, des attentes des locataires, habitants des quartiers dotés d’infrastructures.

J-P. C. : Oui, nous sommes dans un objectif du mieux vivre ensemble. Nous cherchons, en partenariat étroit, à redonner du sens, faire en sorte que les résidences soient des espaces de cohésion et que le Conseil départemental puisse s’appuyer sur ses services pour porter des réponses concrètes.

O. B. : Les enjeux sociétaux et climatiques sont les moteurs de notre action, c’est notre troisième grande orientation. Nous devons être des constructeurs innovants qui intègrent les dernières  technologies, qu’elles soient constructives, écologiques, d’économie circulaire, d’insertion par l’emploi, dans notre approche de développement. Remettre les richesses humaines au cœur de notre engagement sociétal, c’est notre quatrième objectif. Aider collaborateurs et locataires à développer leurs talents et nous engager dans des partenariats majeurs autour du développement social et humain. Aujourd’hui la SIG, à 75 ans, souhaite jouer un rôle moteur dans le faire société en Guadeloupe. C’est ça notre enjeu.

La SIG
Lot n°5 La Rocade
Grand-Camp
97139 Les Abymes
0 806 800 971