L’ingénieur devenu souffleur de verre

Bruno Maximilien-François © Aurore Monot
Bruno Maximilien-François © Aurore Monot

L’ingénieur devenu souffleur de verre

Caroline Bablin

Son atelier est encore en travaux. Bientôt, pour Bruno Maximilien-François, ce sera la concrétisation d’un projet qu’il mûrit depuis plusieurs années. Diplômé de Polytech Tours en 2006, le Guadeloupéen a travaillé pendant 16 ans comme ingénieur avant d’entamer sa reconversion professionnelle dans l’artisanat d’art. Il est aujourd’hui souffleur de verre à la canne.

« J’ai commencé dans une société qui fabriquait des moules en silicone, puis j’ai travaillé pour une entreprise de machinisme agricole, comme ingénieur conception, puis ingénieur amélioration continue. Après, j’ai migré vers la qualité fournisseur. Ça m’a permis de voyager et de découvrir différentes façons de travailler. C’était super enrichissant… » Puis vient l’envie « de fonder une famille et d’être plus proche de mon épouse », confie Bruno Maximilien-François. « J’ai migré vers un job plus sédentaire, responsable de la métrologie, et j’ai fini ma carrière au poste de responsable formation ».

La naissance de ses jumeaux, en 2019, et la crise sanitaire, l’année suivante, amènent une prise de conscience. Même s’il s’épanouit dans son travail, « nous avons toujours eu l’intention de rentrer un jour en Guadeloupe, et le Covid a accéléré les choses. »

Mais se posait la question de retrouver un emploi dans l’archipel. « J’ai grandi dans une famille d’artisans. » Grâce à eux, Bruno Maximilien-François sait déjà ce que signifie « travailler à son compte ».

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Bruno Maximilien-François © Aurore Monot

À l’approche de la quarantaine, il élabore son projet, s’informe, se nourrit de rencontres aussi, et part se former pendant trois ans au Cerfav, Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers. « Quand on commence à travailler, on mûrit, on perçoit mieux ce qu’on veut : manager, gérer, fabriquer des choses ou monter des dossiers… Pour moi, la fibre artistique a grandi au fil des années. »

Reste qu’un tel virage professionnel, repartir en formation pendant trois ans, quand on a deux enfants, ça ne s’improvise pas. Son épouse le soutient et à eux deux, ils ont tout cadré. L’objectif final reste le retour au pays. Et en août 2024, c’est chose faite. Toute la famille rentre en Guadeloupe. Bruno Maximilien-François a toutes les clés en main pour créer son entreprise : VerreWI ou Verre West Indies, « la première verrerie d’art caribéenne » de l’archipel.