Boostées par les nombreuses émissions culinaires, les formations en cuisine et pâtisserie séduisent les jeunes. Au lycée Nord Caraïbe, à Bellefontaine, on a ainsi enregistré une hausse des demandes pour ces formations. « Mais le décalage entre ce qu’ils voient à la télé et la réalité du métier fait aussi beaucoup de déçus. C’est quand ils effectuent leur premier stage que certains se rendent compte que ce n’est pas fait pour eux », note Ludovic Robar, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques (DDFPT). « Ils ont l’image déformée du chef qui va faire quatre petits plats alors qu’un chef gère des centaines de plats par semaine… En général, ces élèves-là vont quand même jusqu’au bac, mais ils changent de voie après. »

Mais l’engouement suscité par la cuisine ne se reflète pas dans toutes les filières. Si la mention complémentaire employé barman bénéficie d’une image valorisante, la filière service peine à trouver des candidats. Toujours ce problème d’image. « Les métiers de la salle ne sont pas valorisés. Les jeunes pensent qu’être serveur, c’est déposer une assiette sur la table, alors qu’il y a une vraie dimension commerciale dans la formation », constate le DDFPT.

De même, le bac pro poissonnier, écailler, traiteur est à la peine, alors qu’il offre de nombreux débouchés. Là encore une perception erronée du métier est en cause. « Des parents me disent “je ne veux pas que mon fils écaille du poisson toute la journée”, alors que ce n’est pas du tout ça », déplore Ludovic Robar. L’écailler est en fait un spécialiste des fruits de mer.

Pour pallier ce déficit de candidats, le lycée s’efforce de mieux faire connaître ces filières en organisant, par exemple, des journées portes ouvertes. C’était le cas en février, où le lycée Nord Caraïbe proposait « Une journée pour vivre des expériences » afin que les jeunes puissent mieux se rendre compte de la réalité des formations et des métiers, et en saisir toutes les opportunités.