La semaine de 4 jours, ça marche ?
Plus qu’un effet de mode, cette organisation de travail séduit et s’installe de plus en plus confortablement dans les entreprises du monde entier. – Texte Audrey Juge
Plusieurs groupes expérimentent déjà la semaine de 4 jours
En Islande, 90 % des travailleurs profitent d’un temps de travail aménagé, Microsoft Japon a vu sa productivité augmenter suite à la mise en place de cette organisation en 2019, comme la firme néo-zélandaise Perpetual Guardian en 2018. En Belgique le projet de compresser une semaine de 38 h en 4 jours va être testé et en en Espagne, 200 entreprises volontaires travailleront 32 h payées 40 h.
« Une meilleure cadence de travail, des salariés moins stressés, plus efficaces, ayant plus de contrôle sur leur vie privée ou leur parentalité. »
En France, l’engagement est plus frileux
Seules quelques entreprises comme LDLC ou Welcome to the jungle se sont lancées et recensent aujourd’hui, selon leurs dirigeants, « une meilleure cadence de travail, des salariés moins stressés, plus efficaces, ayant plus de contrôle sur leur vie privée ou leur parentalité ». La restauration s’y met avec le chef Florent Layden, qui applique la semaine de 4 jours dans ses 3 restaurants, avec un jour off « coulant », qui change chaque semaine.
En instaurant cette organisation, l’entreprise mise sur un ensemble d’avantages à la fois humains, économiques et écologiques : des collaborateurs reposés et remotivés, plus épanouis, plus engagés et donc plus productifs et moins stressés, et limitant par ailleurs leur empreinte carbone. Pour travailler moins mais mieux, en équilibrant temps de travail et vie privée.
Différentes modalités de mise en œuvre
En France, le modèle de la semaine de 4 jours se décline en diverses modalités, l’entreprise peut proposer à ses collaborateurs de travailler 32 h sur 4 jours avec un salaire égal à 35 h, ou bien de rester sur un contrat à 35 h pour 8 h 45 de travail sur 4 jours. Le jour off étant librement choisi par le salarié. La semaine de 4 jours peut aussi être travaillée seulement une partie de l’année.
Dans tous les cas, on constate que cette organisation n’est possible qu’à deux conditions : que les jours off soient vraiment off et que l’implication du salarié pendant le travail soit totale. Selon Elizabeth Borne, ministre du travail, « c’est une mesure qui peut être discutée dans chaque entreprise. Le choix doit leur être laissé ». À bon entendeur.
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