François Barbier dirige l’agence de relations presse Mediarelais. Il nous livre quelques clés pour comprendre les enjeux d’une communication réussie.

Pourquoi avoir choisi, en 2004, de créer l’agence Mediarelais ?

François Barbier : Les relations presse existaient déjà en Martinique, bien entendu, mais il fallait les développer en faisant percevoir aux dirigeants d’entreprises l’intérêt de se faire connaître via des reportages et des articles. J’ai ainsi dès le départ orienté l’agence sur une activité de conseil dans ce domaine car, si les responsables de PME et même de TPE sont conscients de l’importance de faire parler de leur activité autrement que par la pub, ils ne savent pas nécessairement comment aborder cette démarche. Notre rôle est donc de les écouter et de les aider à élaborer un programme d’action en RP, qui complète le plan de communication qu’ils ont construit avec leur agence de pub.

Avec quels acteurs travaillez-vous ? Qui sont vos clients ?

Nos clients sont d’une part des institutions publiques (communautés d’agglomérations, ADEME, préfectures, syndicats mixtes de gestion et régies communautaires…), d’autre part des entreprise privées, dans des domaines divers tels que l’agro-alimentaire, la santé, l’automobile, la banque, le logement social etc.

Concrètement, comment s’organise votre mission auprès du client ?

Nous sommes en relation avec le chef de pub de l’agence ou avec le client “annonceur” directement. Ce dernier cas de figure est le plus fréquent, car il est important pour nous d’écouter le client et de bien comprendre ce qu’il veut faire passer à travers le reportage ou l’article qui lui sera consacré. Nous l’aidons ensuite à structurer son message et à adapter son discours à un journaliste : cette plus-value est importante pour l’entrepreneur, qui connait parfaitement son produit et son domaine d’activité mais qui a souvent du mal à les rendre intelligibles pour une personne non avertie.

Quelles difficultés rencontrez-vous en Martinique ?

Je ne parlerai pas de difficultés. L’activité de relation presse dans les départements comme les nôtres est certes parfois un peu frustrante, car les médias sont peu nombreux et aucun n’est véritablement spécialisé dans tel ou tel domaine. Nous ne sommes que 400.000 personnes en Martinique et l’audience est hélas limitée. On comprend par exemple aisément que deux quotidiens auraient du mal à cohabiter. En outre, les médias nationaux, qu’il s’agisse de télévision ou de presse écrite, sont présents grâce au satellite et ils captent une bonne partie de l’attention du public. Sans oublier le web.

Justement, en quoi le numérique a-t-il changé la donne ?

Le numérique n’a pas encore véritablement changé la donne. Il est une composante que nous intégrons dans nos plans d’action lorsque nous avons une mission RP pour un client. Il y a les sites d’information bien sûr et aussi les blogs d’influence. Nous devons informer ces canaux d’information de l’actualité de nos clients et il est important que nos communiqués de presse soient repris sur ces nouveaux médias dont l’audience croît régulièrement et dont nous suivons l’évolution avec attention.

Mais il ne faut pas perdre de vue qu’un reportage dans le JT de Martinique 1ère, d’ATV, de ZOUK TV ou de KMT, accompagné d’un article dans le France-Antilles, aura un impact plus important. Tous les Martiniquais ne sont pas des lecteurs assidus des blogs et des sites. Je pense que dans nos régions ultra-marines, les médias “classiques” ont encore une place forte.