Responsable des Ressources humaines chez GBH pour l’hypermarché Carrefour Génipa à la Martinique, Florence Boutant fut recrutée en 2010 après la première édition de la JOMD. Témoin direct des opportunités offertes par ce rendez-vous, elle en évoque ses souvenirs ainsi que ses aspirations pour le développement des ressources humaines dans nos régions.

 

Commençons par évoquer la JOMD qui vous a menée au poste que vous occupez aujourd’hui.
La JOMD a été lancée en 2009 en réaction à la crise de février qui est encore bien présente en mémoire, et dont nous n’avons pas fini de connaître les contrecoups. Ce fut l’occasion, par ricochet, de mener une importante action de communication et de valorisation de la part des grands groupes auprès de la population, afin de restaurer une image abîmée par la crise. C’est ainsi que je suis entrée en contact avec GBH, en assistant à l’une des conférences dont le thème était « Pièges ou opportunités en Outremer », et qui mettait en lumière les clichés et les possibilités réelles qui s’offrent aux ultramarins.

Quelle contribution comptez-vous apporter en retour à l’édition 2013 ?
Je m’y rends afin de présenter le groupe, les problématiques ressources humaines, rencontrer des candidats, échanger, recruter, parler de mon parcours aussi bien en Métropole qu’aux Antilles, partager mon expérience, les avantages comme les difficultés. Je souhaite faire bénéficier d’autres personnes des voies que la JOMD a su m’ouvrir. Je ne serai d’ailleurs pas seule, car trois autres responsables RH de GBH seront présents : être de l’autre côté de la barrière permet de prendre du recul. Nous serons auprès des visiteurs pour informer et rassurer.

Vous avez exercé vos fonctions aussi bien aux Antilles qu’à Paris : le travail est-il partout le même ou constatez-vous des singularités propres à chaque territoire ?
Selon moi, le rapport quotidien aux autres personnes est différent. Aux Antilles, il est nécessaire et attendu que l’on prête une attention particulière à chaque personne. Je suis responsable RH au sein d’une enseigne de grande distribution qui regroupe 170 employés, et une part importante de mon travail consiste à connaître chacune d’entre elles.
Il ne s’agit pas forcément d’un rapport d’amitié bien sûr, mais d’un soin accordé à l’autre, de prendre le temps de s’enquérir de sa santé ou de ses soucis. Je ressens un grand besoin de proximité de la part des personnes avec qui je collabore au quotidien, ce qui n’était pas le cas en région parisienne, car là-bas cela pourrait passer en certains milieux pour de la démagogie. Aux Antilles, c’est au contraire une pratique demandée qui simplifie grandement les rapports humains et les relations professionnelles.

Quels sont les avantages pour un groupe comme le vôtre à participer à la JOMD ?
C’est l’occasion de toucher un public qui s’intéresse à l’emploi dans les DOM et ainsi faciliter nos recrutements. C’est aussi un temps essentiel de communication, qui permet de réduire le décalage entre la réalité et l’image que le grand public perçoit d’une société.

Comment l’expliquez-vous ?
Il existe de façon générale un manque d’information. Les entreprises ultramarines n’ont pas encore systématiquement de site internet, par exemple. Ce manque de visibilité et d’accessibilité implique davantage de moyens et de ressources de la part des candidats à un emploi. Mais les Antilles ne sont pas un cas isolé : on prend souvent l’Île de France comme référence unique, pourtant de nombreuses PME de province en sont au même stade de réflexion que l’Outremer.

Nous devons évoluer, recruter via les réseaux sociaux, développer l’attractivité à la fois des entreprises et du territoire. Nous sommes à l’heure actuelle en concurrence avec des sociétés implantées à Londres, à Singapour, au Brésil… des lieux dont la qualité de vie rivalise sans effort avec celle des Antilles. Il faut donc apprendre à nous montrer concurrentiels en valorisant nos atouts.