Si les cloches de la rentrée retentissent à peine, celles de Noël raisonnent depuis déjà quelques mois pour certains acteurs des fêtes de fin d’année. Pour Jean-Marie GOURIO, auteur des Guignols de l’info, « Celui qui a inventé la Noël, c’est un mec qui devait tenir un magasin ». Qu’en est-il du poids économique des fêtes en ces périodes de tension économique et d’évolution des comportements d’achat ?

Agnès Roseau, Boutique Allegoria, directrice

La prudence est de mise dans un climat d’affaires qui s’est durci. Les fêtes représentent 30 % de mon chiffre d’affaires. Il faut réaliser les achats dès le mois de janvier, soit un an à l’avance, savoir gérer son budget pour y faire face et opérer les bons choix, en s’adaptant au goût et au budget des clients.

Frédéric BELVAL, La Grande Récré, responsable de magasin

Nos préparatifs démarrent dès le mois de mai, avec un salon interne point de départ des tendances de l’année. Nous effec-tuons nos achats au mois de juin, afin de nous assurer de recevoir les quantités et les produits souhaités. Cette période représente de 40 à  60 % de notre chiffre d’affaires. Un constat, après 10 ans d’activité : il n’y a pas de règle pour les familles quant au budget qu’elles y consacrent.

Raymond GUILLOU, Hôtel Valmenière, directeur d’exploitation

Il serait impensable de ne pas organiser un réveillon à notre hôtel : nous sommes à chaque fois complets. Nos clients sont fidèles et ont, dans notre cadre, le sentiment d’être des privilégiés, car nous favorisons la qualité. Nous leur proposons un package incluant une nuit d’hôtel. Les menus sont préparés dès mi-septembre, pour avoir le temps de passer commande des produits. Un constat : nous observons un rajeunissement de notre clientèle.

Katy LARGEN, Comia, directrice commerciale

Les fêtes de fin d’année restent une période importante pour les Martiniquais. Il est important que Comia soit alors présent sur les tables. Le segment des épaules de Noël représente 10% de notre chiffre d’affaires sur 2 mois de l’année. Nous démarrons la fabrication mi-octobre. Nous continuons d’innover et évoluons vers le haut de gamme, avec le bloc et le mi-cuit de foie gras au rhum vieux.

Maël FERJULE, Caribbean Floral Design, designer floral

Pour cette période de l’année, nous exprimons notre créativité sur la décoration des tables, lieu de rencontre incontournable au moment des fêtes.  Cette activité représente 10 % de notre chiffre d’affaires. Nous repérons les tendances et les collections dès fin août sur Rungis, l’Allemagne et la Hollande. Et ce, d’autant plus que le Martiniquais est de plus en plus demandeur.

Michel MARIE-JOSEPH, Manoir de Primevères, gérant 

Nous nous adressons à deux segments de clientèle : les professionnels et les particuliers. Les fêtes de fin d’année, c’est 80% de notre activité. Nous sommes, de fait, amenés à recruter des saisonniers. Un constat : les budgets consacrés par les entreprises et les particuliers se resserrent. Notre souhait : travailler en permanence à l’amélioration de nos produits

Pascal BARAT, Rhum Dillon et Depaz,  directeur général

Il se vend à l’année environ 1,2 million de bouteilles de champagne à la Martinique. On constate bien sûr un pic de consommation en décembre, y compris pour les punchs et les rhums, aussi procédons-nous à des recrutements. Nous réalisons à cette période 40 % de notre chiffre d’affaires. Un constat : le client fait davantage attention au prix.

Thierry LAUZéA, Frères Lauzéa, Gérant

Les fêtes constituent, bien sûr, pour nous une période phare, puisqu’entre 45 et 50 % de notre CA se réalisent entre les mois de novembre et de janvier. Un vrai “challenge” pour satisfaire nos clients. Nous sommes, pour ce faire, mobilisés durant 7 mois, la première étape étant celle des achats de matières premières et d’emballage. Notre objectif : faire de Noël un moment de bonheur pour nos clients !

Henri TOUSSAINT, Service des Douanes, Inspecteur régional

3 secteurs se démarquent : l’alimentation, l’automobile et bien sûr le champagne. On observe toutefois, depuis 3 ans, un recul de 4% en volume du champagne, contre une augmentation  de 2% en valeur. Autrement dit, le Martiniquais privilégie le champagne de marque. La douane est, plus encore à cette période, un partenaire incontournable des entreprises, par le biais notamment des cellules conseils, pour préserver la sécurité des consommateurs et la notoriété des entreprises.