La Caribéenne de Recyclage assure le tri, le conditionnement et l’exportation de déchets industriels valorisables. Elle est un maillon essentiel dans la chaine de traitement des déchets en Guadeloupe.

Par Jean-Paul Rivière

Sur le site de Jarry, les camions défilent à l’entrée du site. Après un passage à la pesée, ils déchargent leurs bennes qui vont grossir les montagnes de cartons ou de métaux. Mais rien ne reste longtemps sur le parc. Après le tri et le conditionnement, tout est mis en conteneurs. Direction l’Asie ou l’Europe, pour la plupart. Le carton et le papier seront expédiés dans divers pays, selon les demandes du marché international.

Didier Dominique est le jeune directeur de cette entreprise dont la création remonte à 2001. « Nous employons quinze salariés dévoués. Après une période de difficultés, l’entreprise sort la tête de l’eau. Aussi nous allons lancer des investissements pour améliorer notre parc de matériel afin d’augmenter nos capacités de traitement. »
On pense parfois que ces déchets constituent un profit avantageux pour ceux qui les exploitent. Mais en Guadeloupe, une grande partie des déchets produits n’est pas valorisée sur place et la vente à l’export est tributaire des cours internationaux. 

Les entreprises qui génèrent des déchets ont aujourd’hui l’obligation de s’assurer de leur traçabilité et de l’exutoire qui les reçoit. « Pour cela, nous mettons à leur disposition soit un mode de tri en amont ou des contenants pour les recevoir. Puis ces déchets finissent au tri chez nous. Bien entendu, selon la prestation que nous proposons, les tarifs varient et si les déchets ne sont pas triés en amont, le coût sera plus élevé qu’un simple enlèvement. Certaines entreprises, sensibilisées au problème, ont investi dans une presse à balle ou assurent un tri correct. » 

Sur ce secteur du traitement des déchets industriels banals, le Plan départemental d’élimination des déchets détermine le type de sites nécessaires. « Il y a parfois des déchets inexploitables, comme les cartons souillés par exemple. Ce sont des déchets ultimes qui ne peuvent être valorisés et qui seront enfouis pour dégradation sur des sites dédiés. » Ainsi chaque déchet a sa filière, bien que pour le citoyen moyen trop souvent l’impression demeure d’une gestion globale de ces gisements. 

Chaque année, la Caribéenne de Recyclage traite 17 000 tonnes de déchets, dont 60% sont des papiers, cartons, plastiques, métaux ferreux ou non. « Après un tri, les divers plastiques issus d’emballages ou de palettisations sont mis en balles et repartent à l’exportation. C’est ce que nous appelons de la matière première secondaire. Nous traitons également des pare-chocs plastiques qui sont intégrés aux mêmes conteneurs, puisque leur densité est faible. »

Pour les cartons, papiers et plastiques, les imprimeries, les grandes surfaces comme les dépôts logistiques sont clients de la Caribéenne de Recyclage. Dans l’ensemble, les entreprises et industriels sont aujourd’hui conscients de la nécessité de traitement de leurs déchets, même s’il arrive encore parfois que certains d’entre eux se retrouvent dans une benne à ordure ménagère. La Caribéenne de Recyclage, entreprise guadeloupéenne à part entière, a fait ses preuves dans le traitement de ces déchets. Didier Dominique espère, comme beaucoup d’acteurs de la filière, que la communication et la pédagogie s’intensifient auprès de tous les publics. « L’époque où l’on retrouvait des VHU, les véhicules hors d’usage abandonnés sous les manguiers, est derrière nous, nonobstant certaines incivilités. Mais il faut continuer à communiquer et favoriser la prise de conscience auprès du grand public comme des entreprises. »