La STAC (Société de Transport de l’Agglomération Centre) a été créée il y a sept ans, pour répondre à la nouvelle législation qui transfère la compétence transport aux communautés d’agglomération.

Échange sur les enjeux de la mobilité avec son président directeur général, Gilles Lima.

Par Alice Colmerauer

En quelques années, l’entreprise a connu une croissance importante, voyant son effectif gonfler de 1 à 190 salariés.

Gilles Lima se souvient :

« Nous sommes partis de zéro, à l’époque tout était encore à faire dans le secteur du transport, en Guadeloupe. »

« Aujourd’hui nous avons un plan du réseau digne de ce nom et nous avons réussi à anticiper les demandes de nos usagers tout en bénéficiant de l’expérience des autres réseaux de l’Hexagone. »

En somme, une belle réussite.

Gilles Lima, président directeur général de la STAC

La STAC, une société guadeloupéenne

La STAC regroupe trente-trois métiers. Car pour faire rouler des bus, il faut des conducteurs mais aussi des responsables de lignes, des mécaniciens etc.

L’entreprise est importante dans le tissu économique guadeloupéen non seulement pour toute la zone centre qu’elle dessert, mais aussi parce qu’elle recrute à 90% en local.

« Actuellement, il y a un réel potentiel d’emploi et il faut dès maintenant former nos jeunes aux métiers du transport pour ne pas avoir à recruter en externe. »

La mobilité comme lien social

« Nous sommes une société citoyenne, qui l’est par son objet : nous rendons un vrai service public à la population. » souligne le président de la STAC.

Car la mobilité crée le lien social. « Nous sommes sollicités par les écoles et les missions locales. Le transport est un moyen de développement global, il offre une possibilité aux jeunes d’échapper à leur quotidien favorisant ainsi une diminution de la délinquance et une augmentation de l’activité économique. »

Bus électriques et réduction des émissions de CO2

La plupart des véhicules de la flotte étant récents, leurs rejets de CO2 sont faibles. Mais grâce à l’ajout d’un additif dans le carburant, la STAC arrive à réduire encore ces émissions de 30%.

L’entreprise s’est aussi dotée de véhicules électriques pour assurer la relève de ses conducteurs.

Enfin, elle est la seule société d’Outre-mer à exploiter un bus électrique (la navette M2 qui relie la route des hôtels au bourg de Gosier).

Véhicule électrique de la STAC en rechargement

Un HUB pour optimiser la circulation

L’expertise de la STAC lui permet aujourd’hui d’être force de proposition en matière de mobilité. Elle accompagne ainsi les collectivités dans leur réflexion sur le développement du transport public.

C’est ainsi qu’en raison des embouteillages fréquents dans le secteur centre, la STAC et le SMT ont décidé d’optimiser le nombre des bus en mettant en place un système novateur : le « HUB » (station de ralliement vers laquelle plusieurs bus convergent).

La fréquence des bus est ainsi augmentée, tout en favorisant une circulation plus fluide.

Abonnement et intermodalité

La STAC, grâce à la régularité de ses bus (à Gosier, un bus toutes les dix minutes et au HUB de Baie-Mahault, un bus toutes les quinze minutes) a pu mettre en place un abonnement avec paiement par carte sans contact.

« On pourrait pousser ce système à l’intermodalité. Ainsi les gens se déplaceraient depuis Anse-Bertrand jusqu’à Baie-Mahault avec la même carte ! », s’enthousiasme Gilles Lima.

Le défi mérite d’être relevé.

Perspectives d’avenir de la STAC

« Aujourd’hui nous devons être innovants pour maintenir notre leadership.

Nous continuerons à être force de proposition auprès du SMT ainsi qu’auprès des autres décideurs, afin qu’ensemble, nous puissions proposer aux Guadeloupéens la meilleure offre de mobilité possible. »

Pour Gilles Lima, offrir la mobilité à tous demeure un combat de tous les jours.

Bus Karu'lis, dont le réseau est en partie géré par la STAC

Focus sur le réseau Karu’Lis

C’est un réseau de transport urbain du SMT (Syndicat mixte des transports du Petit Cul de Sac Marin) géré dans le périmètre des communautés d’agglomération de Cap Excellence (CAPEX) et de la Riviera du Levant (CARL) par trois exploitants :

• La STAC pour toute la communauté CAPEX et pour la commune du Gosier (soit 80% du réseau)

• Les Rapides du Levant pour les communes de Sainte-Anne et de Saint-François

• Les Transports du Centre pour l’île de la Désirade.