L’environnement vu par le Cesece : question politique & débat sociétal

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EWAG

Le territoire de la Guyane par sa situation géographique et sa richesse
faunistique et environnementale, est en fait une exception écologique. 

Urgence écologique ou urgence environnementale ? 

La compétence de l’environnement est un champ de recherche essentiel pour les conseils consultatifs.

Le monde connait des transformations majeures au niveau économique, social, culturel, politique et environnemental. La Guyane étant une exception écologique, il faut inscrire, dans ce cadre, tous les travaux initiés par les membres de trois commissions au sein du Cesece Guyane.

Ils souhaitent que les membres issus de la société civile organisée qui composent cette nouvelle assemblée puissent prendre part au débat territorial par la réalisation d’études dont les résultats serviront de bases de réflexions pour les autorités locales et d’appropriation par la population dans toutes ses composantes.

La défense des forêts équatoriales, la lutte contre le réchauffement climatique, la protection des espèces animales en voie de disparition…, constituent autant de problèmes publics qui ont été occultés pendant très longtemps.

Penser l’urgence écologique à travers cette perspective permet de saisir un certain nombre de questions, souvent laissées dans l’ombre dans le débat public.

Débat sur l'écologie au Cesece

Une commission de travail « recherche et valorisation scientifique »

La cause de l’environnement est abordée de différentes manières et donne lieu à des débats différents, voire opposés avec pour seul objectif d’éveiller les consciences sur la cause écologique.

La commission de travail « recherche et valorisation scientifique » travaille sur la communauté scientifique guyanaise afin de réaliser un état des lieux de ce secteur, de ses acteurs et de ses enjeux de manière à sensibiliser les responsables politiques à ces problématiques.

Elle souhaite mettre l’accent sur les enjeux de la valorisation scientifique et en favoriser l’appropriation par la population guyanaise.

Un constat au démarrage des travaux montre qu’il y a un nombre restreint de chercheurs en Guyane même si les organismes de recherches sont nombreux sur le territoire de la Guyane.

Ainsi, selon les chiffres du Contrat de Projet Etat/Région 2014-2020, quelques 35 chercheurs et 53 enseignants-chercheurs travailleraient au sein de 27 équipes en Guyane, soit cinq fois moins qu’en France hexagonale.

L’écologie ou l’émergence d’un problème public

L’écologie apparaît aujourd’hui comme un des thèmes essentiels de l’actualité, en particulier, l’urgence écologique semble enfin devenue un enjeu majeur.

C’est pourquoi il est important de revenir sur les opportunités de la diffusion de la question écologique dans la société et dans le champ politique pour notre territoire riche de sa biodiversité, unique, exceptionnelle.

La constitution de l’urgence écologique en problème public a pour objectif de faire pression sur les gouvernements pour y apporter des solutions à partir d’actions publiques et suggère donc qu’il s’agit de questions politiques. 

Focus sur le projet de la Montagne d’Or

C’est dans ce cadre que nous situons l’autosaisine conduite ou initiée par la commission « Développement économique, Emploi et Insertion »
sur le projet de la Montagne d’Or.

Nous souhaitons en avoir une approche différente de toutes celles abordées depuis le démarrage de ce projet économique dont les retombées environnementales sont évidentes.

Le projet de la compagnie minière Montagne d’or doit consister à exploiter durant douze ans une mine aurifère à ciel ouvert sur un site de 800 hectares, au Sud de Saint-Laurent-du-Maroni.

A terme, la mine devrait produire 85 tonnes d’or primaire en circuit fermé et permettre le développement de ce territoire comme il est indiqué dans les documents d’information et de créer des emplois.

Ce projet industriel minier qui devait s’établir dans le territoire de l’Ouest Guyanais suscite beaucoup d’interrogations de la part des acteurs impliqués par le développement de ce projet et conduit à produire un conflit entre deux partis : sauvegarder un territoire ou se tourner vers une véritable activité minière industrielle.

Nous sommes face à un cas type de conflit en Guyane pour le développement de certains projets économiques importants : entre écologie et croissance économique. 

La Commission développement économique, emploi et insertion, non installée durant le grand débat ou la consultation a souhaité s’autosaisir sur ce sujet afin de mieux sérier les tenants et les aboutissants.

Elle en fera une évaluation des caractéristiques particulières au projet distinct de « Montagne d’or » pour en sortir des préconisations ou des recommandations.

L’axe principal de travail consiste à rencontrer les différentes parties par l’organisation d’auditions, de réunions, d’échanges, de rencontres avec l’ensemble des acteurs du projet (experts concernés, chefs de service de l’État et de la CTG, groupes d’intérêt et porteurs de projets, associations de défense de l’environnement et la Mairie de Saint-Laurent du Maroni).

Cette consultation s’est clôturée le 24 mai dernier. Les membres du CESECE ont rencontré le Maire de Saint-Laurent, madame Aline Charles pour entendre sa vision sur ce projet d’exploitation aurifère qui impactera directement son territoire. 

La commission s’était donné pour objectif au terme de toutes les auditions, de produire un rapport final où seraient mentionnées les conclusions de ses travaux qui devaient servir d’outil d’aide à la décision pour les pouvoirs publics ainsi que pour le porteur de projet et une synthèse simplifiée à l’attention du grand public dans un document d’information. 

Créer un outil d’aide à la décision pour évaluer l’impact environnemental

L’actualité est venue télescoper l’objectif que s’était fixé cette commission qui se réunira le vendredi 14 juin pour prendre acte et statuer sur la poursuite de son autosaisine en fonction de la situation nouvellement induite.

Elle devra juger de la pertinence d’un « outil d’aide à la décision » sous forme de rapport qui se révèle être plus que discutable dès lors où la décision a été prise préalablement à la conclusion des travaux.

Nonobstant, les membres de notre assemblée devront se prononcer à l’occasion d’une séance plénière sur les résultats de cette étude et les préconisations assorties.

Elle donnera lieu à un débat d’échanges par l’ensemble des membres du CESECE qui pourront enrichir ce travail par le vote d’un avis final.

C’est sans doute tout l’enjeu des années à venir que de combiner les problématiques sociales aux problématiques écologiques, pour rappeler que l’urgence sociale est aussi une urgence écologique et inversement. 

Cesece
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Dossier réalisé par Marthe PANELLE-KARAM, Déléguée du Cesece Guyane,
avec le concours de S.Marthegoutte.