Kilouma Tibouboun’ : La cuisine créole pour les tout-petits 

C’est un plat typiquement martiniquais et destiné aux tout-petits sublimé par Kilouma qui a séduit le jury du PARM pour son caractère pratique et innovant !

Le 21 juin dernier, « Mon premier plat Ti-nain morue », un produit imaginé par Christelle Dangany, une jeune maman, a ainsi remporté le Prix de l’innovation du PARM – 2019 dans la catégorie « Usages et Praticité ».

 Par Cécile Bonnet Faget

Il paraît que la gamme Tibouboun’ doit son existence à votre petit garçon…

Christelle Dangany : En effet, lorsque mon fils Joackim a eu quatre mois et qu’il a fallu diversifier son alimentation, je ne trouvais sur le marché alimentaire pour bébés que des produits importés.

“J’aurais aimé lui faire découvrir les saveurs locales, mais je n’avais pas le temps de lui concocter des petits plats tous les jours.”

C’est comme ça que m’est venue l’idée du concept Tibouboun’ : des purées et des compotes pour les bébés, 100% créoles, et prêtes à consommer. 

Une fois l’idée en tête, comment vous êtes-vous lancée ? 

Responsable qualité et exploitation dans le secteur agro-alimentaire depuis une dizaine d’années, je savais que je pouvais compter sur le soutien du PARM pour concrétiser ce projet.

L’organisme, qui avait déjà réalisé une cartographie du profil nutritionnel des produits locaux, a créé un comité scientifique avec des spécialistes de la nutrition pédiatrique pour m’aider à mettre au point mes recettes.

L’analyse sensorielle menée auprès d’une centaine de mamans s’est avérée concluante et en janvier 2017, je commercialisais les premiers plats Tibouboun’ !

Comment se décline la gamme Tibouboun’ ?

Nous avons développé dix recettes, adaptées aux différentes étapes de l’alimentation de bébé :

• A quatre mois, nous leur proposons de découvrir les premières saveurs locales à travers deux purées (cristofine et giraumon) et deux compotes (melon / banane /goyave et abricot pays).

• A six mois, nous introduisons de petits morceaux fondants et les premiers féculents dans deux préparations salées (cristofine / banane jaune et giraumon / igname) et un dessert lacté (toloman cannelle / fleur d’oranger).

• Enfin, à huit mois, nous ajoutons des protéines et des aromates pour leur concocter de véritables petits plats cuisinés : un gratin de banane jaune au poulet, un parmentier de patate douce au bœuf et un ti-nain à la morue. 

C’est ce fameux « Ti-nain morue » qui a remporté le Prix de l’innovation. Qu’est-ce qui a séduit le jury, selon vous ?

Son conditionnement en doypack qui correspond à une portion individuelle adaptée à l’âge du bébé.

Cette petite poche souple et solide permet de conserver le produit à température ambiante plusieurs mois, de l’amener partout avec soi et de le chauffer très simplement au bain marie ou au micro-onde.

Le jury a également apprécié notre démarche qui contribue au soutien des filières de production locale, ainsi que la qualité de notre produit.

Les ingrédients qui composent nos recettes ont été sélectionnés pour leur goût, mais aussi pour leur valeur nutritionnelle.

Au niveau sanitaire, le packaging est garanti sans perturbateurs endocriniens et toutes nos matières premières sont issues d’une agriculture raisonnée, sans pesticides et pratiquée sur des sols préservés de toute pollution.

Quant au choix du produit « Ti-nain morue » en particulier, c’est certainement celui de la gamme Tibouboun’ qui incarne le plus la cuisine traditionnelle martiniquaise.

Que représente pour vous cette récompense et qu’en espérez-vous ?

Ce prix marque l’aboutissement d’une belle aventure humaine, car j’ai bénéficié du soutien sans faille de ma famille et de mes deux meilleures amies sur ce projet.

Voir son travail reconnu par des professionnels est très gratifiant et cela ouvre de nouvelles perspectives.

Jusqu’à présent, la gamme Tibouboun’ n’était commercialisée qu’en pharmacie, parapharmacie ou magasin spécialisé. Elle est désormais disponible dans les supermarchés.

J’espère, grâce à ce Prix de l’innovation, séduire de nouveaux clients et développer mon activité.

“Je suis loin d’avoir exploité toutes mes idées de recettes et d’avoir atteint les limites de ma capacité de production.”