À l’occasion des Journées Nationales de l’Architecture (JNA) et des Journées Portes Ouvertes (JPO) des 18, 19 et 20 octobre 2019, nous avons rencontré deux acteurs clef de ces manifestations : Jill Joseph-Rose, directrice du CAUE, et Ludovic Legrand, président du CROAM.

Si les architectes peuvent sans doute être « davantage sollicités qu’ils ne le sont aujourd’hui » comme en témoigne le président du Conseil régional de l’Ordre des Architectes de Martinique (CROAM), reste que les particuliers continuent de construire et rénover.

En atteste en partie le nombre de dossiers déposés auprès de l’architecte des Bâtiments de France (obligatoire pour un bien dans un rayon de 500 mètres d’un bâtiment classé ou protégé).

« Leur nombre a triplé en 3 ans, culminant à 850 demandes en 2018 contre 364 en 2016 », décrit Marie-Laure Sorokine, technicienne des Bâtiments de France.

L’architecture nous concerne tous. Les JNA et JPO des 18, 19 et 20 octobre 2019 permettront de sensibiliser le grand public à cet art, à son impact et son rôle dans notre vie quotidienne et à l’échelle de nos projets.

Le CAUE et le CROAM se retrouvent au contact du public à l’occasion de cette double manifestation. Vous avez cependant des missions très distinctes à l’échelle du territoire. 

Ludovic Legrand, président du CROAM : Absolument, le Conseil de l’Ordre a pour principale vocation de régir l’exercice de la profession, dans le respect des valeurs déontologiques et règlementaires.

Le contact que nous avons avec le public n’a lieu que lorsqu’il y a un conflit entre un client et un architecte.

Ce n’est que lors d’événements comme les Journées Portes ouvertes que nous pouvons promouvoir l’architecture et notre profession.

Jill Joseph-Rose, directrice du CAUE : À l’inverse, le CAUE est un interlocuteur privilégié pour tout public, les particuliers, les professionnels, les institutions, avec pour mission la promotion de la qualité architecturale, urbaine paysagère et environnementale

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Vos locaux sont donc ouverts à tous, pour tout projet ? 

J. J-R : En effet, un architecte et deux techniciens sont présents pour répondre aux différentes sollicitations, avec ou sans rendez-vous.

De même, en coopération avec les mairies, nous avons un vacataire qui assure une permanence en commune

Que vient-on vous demander ? 

J. J-R : Certains viennent en amont d’un d’achat de terrain ou de construction pour s’informer et « valider » leur projet, d’autres se présentent par rapport à un problème d’humidité ou de termites…

Chaque fois nous allons donner les éléments clé et orienter vers les professionnels à même d’accompagner le demandeur.

« Nous ne faisons pas de plan, pas de maîtrise d’œuvre, mais nous sommes des facilitateurs. »

Les particuliers ont-ils une perception juste des différentes étapes d’un projet de construction ou de rénovation ? 

J. J-R : (rire) Pas toujours. Prenez le cas des dossiers soumis à l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France.

L’architecte a le langage et les connaissances pour comprendre, présenter et adapter si besoin le projet pour qu’il se concrétise.

À l’inverse, se présenter seul à cette étape risque d’être démoralisant.

L. L : D’une manière globale, l’architecte sera celui qui va orchestrer depuis la conception jusqu’à la mise en route du chantier, coordonnera les différents corps de métier et le paiement des avances jusqu’à la réalisation finale du projet.

C’est l’homme de confiance qui va conduire le projet à son terme en toute transparence… 

« Trop souvent le public pense que notre mission se résume à la production de plans, quand ce n’est que la partie émergée de son travail. »

Les plans de différents ouvrages d’envergure (restaurant universitaire, lycée Schoelcher, siège de l’Espace Sud…) feront d’ailleurs l’objet d’une exposition consacrée aux « concours d’architecture ».

L. L : En effet, c’est une matière qui n’apparaît jamais aux yeux du public.

L’exposition « Concours d’architecture » montrera différents projets qui ont été soumis lors de concours organisés par les collectivités, les mairies, les EPCI etc.

C’est une manière de voir à quoi ces lieux auraient pu ressembler et aussi de prendre conscience de comment l’architecture façonne notre environnement.

« Apprendre à regarder », c’est la toute première chose qu’on apprend en école d’archi et c’est ce que l’on veut transmettre au public et aux aspirants architectes les 18, 19 et 20 octobre, à Tropiques Atrium.

Le programme complet des Journées Nationales de’lArchitecture en Martinique
https://openagenda.com/jnarchi-2019-martinique