Reportage au cœur du PARM, expert de l’agro transformation où chaque jour, au Lamentin, l’avenir de l’agroalimentaire se joue, se pense et s’expérimente.

À l’échelle des Antilles, le PARM est plus qu’un centre technique.

En 15 ans, il est devenu un « hub » de recherche et développement, capable de concentrer les métiers des entreprises, les ressources technologiques et expertises nécessaires pour donner des ailes à l’industrie agroalimentaire :

  • 1 017 projets d’entreprises accompagnés depuis 15 ans
  • 17 programmes de recherche en cours, sur la diversité et la qualité des fruits et légumes, du cacao, du miel, le potentiel des plantes de la pharmacopée mais aussi les produits de la mer (…)
  • Nutriparm, une étude inédite sur les préférences alimentaires en termes de gras, salé et sucré auprès des Antillais
  • Une étude qui cible les perceptions et comportements des consommateurs Antillo-Guyanais en 2019…

Niché au Lamentin, au quartier Petit-Morne, entre canne et bananes, le PARM répond aux sollicitations d’une centaine d’entreprises par an et anime de nombreuses actions collectives.

Accompagner l’innovation dans l’agro transformation et le développement économique du secteur agroalimentaire est la profession de foi de la vingtaine de salariés de cette structure, soutenue par la Collectivité Territoriale de Martinique et présidée par Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif.

430 m2 de plateforme technique 

Le jour de notre visite, une équipe technique composée de techniciens et d’ingénieurs travaille sur la valorisation de pelures d’oranges amères… pour créer de nouvelles bases aromatisantes.

Cette étape se déroule sur la plateforme d’éco-extraction, un outil incontournable pour tous ceux qui souhaitent transformer épices, plantes, fruits ou légumes de Martinique en extraits à forte valeur ajoutée.

On compte une dizaine d’entreprises incubées qui disposent des ressources de la plateforme et qui travaillent sur des extraits de plantes en vue de développement de phyto-ingrédients naturels ou de cosmétiques.

Dans la même démarche, le PARM a déposé, par exemple, le brevet sur les qualités antibactériennes du Chardon béni, lequel pourrait conduire à différentes applications pharmaceutiques, cosmétiques, voire alimentaires.

En ce moment, 7 plantes martiniquaises à fort potentiel sont à l’étude pour favoriser l’émergence d’une filière plantes sur le territoire.   

Matériel d’agro transformation de pointe 

Le plateau technique du PARM comprend trois autres unités tout aussi précieuses.

  • La halle technologique est ainsi un véritable lieu d’expérimentation.

Equipée de matériel pilote, elle permet de créer des préséries de produits alimentaires innovants.

C’est par exemple grâce a un équipement de friture sous vide que le produit Pétal’s de Carib Fruits a pu être imaginé, testé et finalement lancé sur le marché.

  • Troisième unité, celle du laboratoire d’analyses où l’équipe du PARM se concentre sur les caractéristiques nutritionnelles, physico-chimiques et microbiologiques de tel ou tel produit.

Des données capitales pour estimer sa durée de vie, ses conditions de vieillissement et puis répondre aux obligations réglementaires de l’étiquetage…

  • Une fois achevés les éléments techniques du produit, place au verdict du laboratoire d’analyse sensoriel.

Le panel de testeurs volontaires, se prête à l’exercice de jauger les qualités gustatives d’un produit en cours de lancement. 

Expertise unique sur la Caraïbe

La visite de l’espace technologique terminé, on comprend que le PARM est un maillon clé, compétent de A à Z pour tout projet d’agro transformation, en Martinique et dans toute la Caraïbe.

Certaines entreprises se présentent sur la base d’une idée, d’un concept.

D’autres ont déjà la recette phare qu’ils veulent adapter pour pouvoir accroître leur compétitivité.

D’autres encore solliciteront le PARM pour l’élaboration de leur plan de maîtrise sanitaire, leurs plans d’agencement de l’outil de production, ou encore pour participer à des sessions de formation.

Quid du marketing agroalimentaire ? 

« En matière d’innovation, l’intuition ne suffit pas », analyse Xavier Terlet, directeur XTC Word Innovation qui collabore avec le PARM.

« On pense souvent que le consommateur nous ressemble mais c’est faux,
c’est même la garantie de se tromper », met-il en garde.

Pour aider les entreprises sur cet axe marketing, le PARM a conduit cette année une étude sur les comportements des consommateurs et les opportunités d’innovations alimentaires en Martinique, Guadeloupe et Guyane.

Les résultats de cette étude, présentée aux professionnels en septembre dernier, constituent un outil de poids pour tout le secteur.

Ils nous confirment que le « curseur » du consommateur antillo-guyanais n’est pas forcément le même qu’en Hexagone, qui servait jusque-là de référence, faute de mieux.

Certes, d’un côté de l’océan comme de l’autre tout le monde mange, plutôt trois repas par jour, mais pas forcément avec le même modèle alimentaire :

  • Aux Antilles-Guyane les produits locaux représentent une part importante de l’alimentation :
  • 76% des consommateurs sont très intéressés par des innovations fabriquées dans leur région respective.
  • Les Antillo-Guyanais sont aussi en quête d’une alimentation plus responsable et éthique. 69% d’entre eux souhaitent réduire le gaspillage alimentaire et préserver les ressources naturelles

Si l’adage « Dis-moi ce que tu manges je te dirai qui tu es » dit vrai, le PARM met entre les mains des acteurs de l’agro transformation des outils capables de nous révéler qui nous sommes et ce que nous mangerons demain.

PARM
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