Projet d’envergure piloté par Guyane Développement Innovation, la « Ferme Expérimentale » touche toutes les filières de ressources naturelles.

Rencontre avec Karine Rinna, responsable du Département Bioressources et chef de ce projet.

-Photographie Jean-Christophe Marsy-

Chefs de projet - Ferme Experimentale - Guyane Developpement Innovation

Pouvez-nous rappeler comment est né le projet de ferme expérimentale ? 

Karine Rinna : Il s’agit d’un projet parti à l’origine d’une commande en 2012 de R. Alexandre, alors Président de Région, pour la création d’un « Agropole » dans l’ouest guyanais, sur le modèle de l’Agropole d’Agen, et qui depuis a évolué.

Aujourd’hui, Guyane Développement Innovation porte ce projet pour le compte de la CTG, en tant que chef de file d’un comité de pilotage, dont Camille Bannes et moi-même guidons et suivons les avancées.

Cet outil doit bénéficier à toutes les filières de ressources naturelles de Guyane… Il vous a donc d’abord fallu identifier les acteurs et initiatives déjà à l’œuvre ? 

(sourire) C’était là, la toute première étape du projet, car il s’agissait de ne surtout pas imposer une structure redondante déconnectée de la réalité de terrain.

Cet état des lieux a permis de déterminer des ambitions et de distinguer des actions prioritaires pour cette ferme expérimentale.

Par exemple ?

« La ferme expérimentale a pour vocation de conduire à une valorisation plus rapide des produits locaux. Et pour cela, nous voulons capitaliser sur les connaissances déjà produites sur et hors du territoire. »

Ainsi, parmi les projets identifiés, font partie des axes prioritaires :

  • le programme sur les plantes à parfum aromatiques et médicinales (avec l’inscription de quinze plantes locales à la pharmacopée nationale)
  • l’amélioration de la qualité de nos sols
  • la valorisation des fruits de palmiers amazoniens etc. 

À quelle étape du projet en sommes-nous aujourd’hui ? 

La phase deux s’achève, celle du dimensionnement, qui a mobilisé notamment la société Lara Spiral, en tant qu’AMO. Il s’agissait de définir l’adéquation de l’outil aux besoins du territoire.

Nous entrons cette année dans la troisième et dernière étape : la mise en œuvre.

À quoi ressemblera cette ferme expérimentale ? 

Il faut garder à l’esprit que c’est un outil évolutif et multisite.

Une dizaine de parcelles expérimentales agricoles ont été identifiées sur l’ensemble du territoire pour démarrer le projet. Ce à quoi s’ajoute une réserve foncière de 400 ha entre Kourou et Sinnamary.

Pour toute parcelle engagée dans le projet, une étude du potentiel agronomique veille à déterminer le type d’essai le plus approprié (arboriculture, maraîchage, pâturage…). 

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La ferme expérimentale, c’est aussi de nouveaux outils technologiques 

La ferme sera dotée entre autres d’une plateforme d’éco extraction qui s’intéresse au potentiel des écoproduits ainsi que d’un laboratoire d’analyses, capable de caractériser les compositions de tel ou tel fruit, écorce, plante, extrait.

Elle s’appuie également sur les structures existantes pour établir des partenariats.

De quoi mieux caractériser nos produits locaux et donc mieux les exporter ? 

C’est un des objectifs, oui. Cet outil va nous permettre d’affiner nos conditions d’exploitation, mieux nous professionnaliser, impulser une synergie entre les filières.

« La ferme expérimentale est à la fois un outil d’aide à la production locale et une vitrine d’excellence, pour valoriser les ressources de la Guyane notamment en nutraceutique et cosmétique. »

*Assistance à Maitrise d’ouvrage, et en association avec GuyaneConsult/BSF et Alvi Managment

Guyane Développement Innovation
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