SAWA, promouvoir et transmettre les savoirs wayana-apalaï 

À travers l’exposition et le portail numérique « Watau, les chemins de la mémoire » et le projet de recherche SAWA, les cultures amérindiennes wayana et apalaï s’invitent au Quai Branly Jacques Chirac.

-Photographie par CTG-

Sawa, un projet culturel inédit

Depuis 2016, la CTG soutient financièrement et techniquement le projet « Savoirs autochtones wayana-apalaï » intitulé SAWA. Ce programme collaboratif de recherche vise à décrire, mettre à disposition et inventer la médiation par les intéressés des fonds et collections wayana et apalaï.

La spécificité du projet SAWA: avoir été conçu et réalisé en collaboration avec des experts wayana et apalaï, dans une logique de co-construction à toutes les étapes.

L’enjeu de SAWA est de donner accès et valoriser, auprès des Wayana et Apalaï, populations amérindiennes de Guyane, un ensemble de ressources audiovisuelles et photographiques, ainsi que des collections d’objets représentatifs de leur culture.

Le projet participatif SAWA est également soutenu par le Musée des Cultures Guyanaises (MCG) et la Direction des Affaires Culturelles de Guyane (DAC).

Un portail numérique et culturel

L’une des actions phares est la création du portail numérique www.watau.fr. Principal outil de restitution du travail effectué via le projet SAWA, il permet le partage et l’accès à la culture wayana et apalaï à travers des ressources audiovisuelles : enregistrements sonores, films, documents photographiques, collections d’objets…

C’est un moyen pour ces communautés de se réapproprier leurs savoir-faire et leur culture amérindienne, de les transmettre aux nouvelles générations de façon moderne et ludique à travers un portail plurilingue dans leurs langues, défini en collaboration avec les communautés wayana et apalaï.

À ce jour, 1 632 documents y sont accessibles.

Sawa, du Haut-Maroni à Paris, au musée du Quai Branly

Sous l’impulsion des experts wayana et apalaï, le lancement du portail numérique s’est accompagné d’une exposition itinérante intitulée : « Watau, Eitoponpë ehema ; Watau, les chemins de la mémoire », conçue par le musée du Quai Branly, en partenariat avec le Musée des Cultures Guyanaises.

Présentée en janvier 2020, dans les villages amérindiens du Haut-Maroni (Pilima, Antecume Pata, Taluwen, Cayodé, Elahé), l’exposition Watau résidera trois mois à Maripasoula, de fin janvier à avril, puis à Cayenne, au mois de mai et enfin à Paris, au Musée du Quai Branly, du 4 au 6 juin prochain.

Outre sa présentation, cinq chercheurs du Centre National de Recherche Scientifique, du Musée du Quai Branly et de l’Université de Nanterre accompagneront, sur le Haut-Maroni, la direction Musée et Patrimoine de la Collectivité Territoriale de Guyane. Au programme : formations, travaux d’écriture et recherche documentaire.

L’enjeu est de taille : restituer le travail des experts wayana et apalaï sur les collections de Paris, Nanterre et Cayenne, faire connaître des objets et des enregistrements anciens, tout en accordant un rôle central aux populations sources à travers la participation active d’une équipe wayana-apalaï.

Watau, les chemins de la mémoire

« Monté tantôt dans les écoles, carbet collectif « Tukusipan », ou locaux d’associations, de la maternelle à la primaire, la curiosité des enfants nous a confortés dans l’intérêt du projet SAWA, du portail et de l’exposition Watau.

Les visites guidées ont été faites par les « Sachants », les anciens, en wayana. Ils y ont découvert des objets (coiffes portées lors de rituels, plaques en terre cuite pour cuire le manioc, céramiques peintes… », témoigne Valentina Vapnarsky, directrice de recherche et directrice de l’EREA, Centre enseignement et recherche en éthnologie amérindienne.

Des propos confortés par Aimawale Opoya, chef coutumier à Taluwen : « Ces expositions permettent de restituer notre travail et de le partager avec la communauté. ».

« Watau, les chemins de la mémoire » est assurément une belle mise en lumière de la culture amérindienne !