Une aide fiscale exceptionnelle de 540 000 € a été votée pour assurer la reprise des entreprises. Présentation du plan stratégique de relance avec Cédric Cornet, président de la CARL. – Propos recueillis par Claude Levin

L’économie de la CARL repose essentiellement sur le tourisme. En pleine crise covid-19, comment se porte l’industrie touristique/hôtelière ? 

Cédric Cornet : Le secteur est dans l’expectative avec de fortes disparités selon le type d’activité. Après quatre mois d’inactivité, les grandes vacances ont été marquées par une bonne consommation locale en matière de loisirs, de restauration et dans certains types d’hébergements.

Mais ceci n’a pas compensé les pertes enregistrées précédemment. Un certain nombre d’opérateurs a fait le choix de ne pas ouvrir pour les grandes vacances et se projette à la prochaine haute saison. Le secteur a donc tenté de limiter les dégâts jusqu’à la fin de l’année, mais beaucoup d’opérateurs restent fragiles malgré les mesures de soutien de l’État.

« À ce jour, nous n’enregistrons pas de fermetures. Un nouvel établissement a même ouvert à Saint-François. »

Pour pallier la crise, certains prestataires ont fait la promotion de tarifs ou d’avantages pour les résidents. Tous les regards sont tournés vers la prochaine haute saison même si la situation sanitaire reste incertaine.

C’est la raison pour laquelle, la CARL a voté une aide fiscale exceptionnelle de 539 000 € pour les entreprises. Cette aide exceptionnelle s’adresse aux entreprises de taille petite ou moyenne (réalisant un chiffre d’affaires de moins de 150 millions d’euros).

Quelles sont les stratégies de la CARL pour assurer le développement économique ? Faut-il se diversifier ? 

La destination n’a plus à faire ses preuves et le tourisme reste le moteur économique. Il convient de rassurer les futurs visiteurs quant à la sécurité de leur séjour d’un point de vue sanitaire, notamment par la valorisation des dispositifs mis en œuvre par les professionnels.

« L’Office de Tourisme intercommunal a notamment édité un “protocole de nettoyage et de désinfection” à l’attention des propriétaires de meublés afin qu’ils puissent apporter des garanties à leurs clients. »

La stratégie de développement économique de la CARL s’inscrit dans une double démarche « d’urgence » et de prospective.

D’urgence car la crise sanitaire survenue en pleine saison touristique n’a évidemment pas épargné les opérateurs économiques du territoire, qui sont principalement constitués de petites structures familiales, fortement dépendantes de la saisonnalité et donc de la fréquentation touristique régionale. Ces opérateurs économiques ont démontré leur amour pour le territoire ainsi que leur capacité à s’adapter malgré la crise sanitaire soudaine.

C’est donc tout naturellement qu’en tant que président de la CARL, avec l’ensemble du Conseil communautaire, nous avons voté en faveur d’une aide fiscale (CFE) de 540K euros en faveur des structures qui exercent dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration.

Et surtout à travers la résolution du dossier de l’eau et le traitement des déchets qui sont les fers de lance de l’attractivité économique et touristique d’un territoire !

En tant qu’Établissement public de coopération intercommunale à fiscalité professionnelle unique, la CARL est compétente en matière d’aménagement et d’immobilier d’entreprises. Quelle dynamique souhaitez-vous entamer ? 

D’un point de vue prospectif, la CARL doit impulser avec le Conseil Régional, une dynamique d’aménagement économique diversifiée autour du tourisme bleu et vert (valorisation de ses ressources balnéaires et rurales), mais aussi de l’innovation et de la culture en faveur de l’emploi territorial (installation de pépinières d’entreprises).

Elle entend donc à travers la formalisation de ses zones d’activité économique réaliser un schéma attractif et harmonieux du développement économique, touristique et social du territoire.

Nous sommes aussi à leurs côtés par la mise en place de réseaux d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises et une cellule d’assistance technique d’urgence Covid afin de souscrire aux différentes aides de l’État.

Notre intervention en matière de développement économique se veut offensive. Elle vise à permettre aux collectivités locales et aux professionnels du développement économique de confronter leurs attentes, de mutualiser leurs objectifs et leurs interventions afin de générer davantage d’attractivité pour le territoire de la RDL.

Basée sur une concertation forte avec les acteurs locaux, notre action communautaire se traduit par la mise en place d’une stratégie partagée et collective, prenant en compte tant les réalités du territoire que les stratégies des communes membres. Elle ne constitue pas une juxtaposition de projets locaux déconnectés les uns des autres.

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Sur quoi se base votre stratégie économique ? 

Elle se décline autour des 5 axes suivants :

  • L’axe 1 consiste à fédérer et coordonner l’animation et l’action économiques des communes et des partenaires du développement économique à l’échelle du territoire.

Cela nécessite la création d’une cellule économique « Service public d’accompagnement des entreprises communautaire (SPAEC) ». Ainsi que la mise en place d’une ingénierie technique administrative et financière à destination des porteurs de projet, entrepreneurs et investisseurs du territoire.

  • Dans un second temps, nous allons privilégier le maintien et le développement des entreprises communautaires.

Pour cela, il s’agit de faciliter l’émergence d’activités économiques innovantes et nouvelles sur des secteurs porteurs (agri/agro transformation, tourisme, ESS, numérique).

Nous allons également créer la Coopérative d’activités et d’emploi (CAE) qui aura pour but la restructuration des filières agro/agri, les services et l’artisanat avec formation de leurs dirigeants (principalement des TPE).

  • L’axe 3 visera à mettre en place une offre d’accueil des entreprises, notamment en milieu rural, correspondant aux besoins du territoire comme l’accueil, le secrétariat, un accompagnement sur la comptabilité/gestion dans les locaux des Grands Fonds.

L’équipe travaille également sur la création d’immobilier d’entreprises pour accueillir les TPE/PME dans des tiers lieux, l’aménagement des zones d’activités économiques (ZAE) ou une unité de production et transformation mutualisée à la Désirade.

  • L’axe 4 se consacre au renforcement des pôles commerciaux, artisanaux et de services.

Nous sommes en train de réviser le maillage des bourgs et de créer un Marché d’intérêt communautaire (MIC). Le suivi du développement de l’offre commerciale sur le Cœur d’Agglo et les pôles de proximité, notamment dans le cadre des opérations de rénovation et de revitalisation des centres-bourgs.

  • Enfin, l’axe 5 porte un intérêt particulier sur l’attractivité de la RDL.

Notre choix se porte sur la construction d’une stratégie d’image basée sur les produits, les services et les savoirs-faire emblématiques du territoire.

« Nous sommes sur le point de créer une marque de territoire « RDL » pour rassembler ces entreprises touristiques et d’agro-transformation et entamons une réflexion sur une démarche qualité qui pourrait déboucher sur une labellisation. »

Enfin, nous souhaitons porter notre regard sur le territoire comme lieu d’intelligence et d’innovation avec le lancement de la Start-up territoriale.

Office de Tourisme Intercommunal
Riviera des îles de Guadeloupe

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