Répondre à la crise géo-sanitaire, préserver les emplois et préparer l’attractivité de la Guyane. Voici l’exercice hors du commun sur lequel travaillent les différentes commissions du CESECE Guyane. Article réalisé par Marthe Panelle-Karam

Imaginer la Guyane autrement

Une réflexion dense, partagée et basée sur beaucoup d’écoute et d’échanges avec des acteurs locaux, d’horizons très variés et l’apport d’experts, d’ici et d’ailleurs, qui nous avaient accompagnés, éclairés pour imaginer, avec méthode, la Guyane de demain.

« Nous considérions que cette étude n’était pas un aboutissement mais le début d’un processus innovant, où l’espoir et la rigueur aideraient à repousser les limites du doute. »

Les rapports, plans de développement et mesures à caractère fiscal ou social, projets industriels…, n’ont pas manqué ces dernières décennies et jusqu’à ce jour pour imaginer le développement de notre territoire. Leur pertinence interpelle mais, in fine, un constat d’impuissance a envahi la conscience collective. 

Comprendre le choc lié à la crise sanitaire Covid-19 

Le confinement imposé par la crise Covid-19 a mis en exergue non seulement, tous les dysfonctionnements, les problématiques et le manque de lien dans l’organisation de notre société, mais également le manque de cohésion et de cohérence manifeste sur le traitement des situations de crises déjà présentes et dénoncées. 

Face à l’épidémie de coronavirus et sa propagation sur le territoire guyanais, les membres du bureau du Cesece Guyane ont décidé de suspendre les travaux des commissions en avril 2020. Les travaux ont été réorganisés de manière à les axer sur les répercussions de cette crise inédite pour la Guyane.

« Pour les décideurs locaux, nous avons édité un rapport présentant des bonnes pratiques et des solutions à l’échelon territorial pour relancer l’activité du territoire. »

Préserver les emplois des Guyanais 

Concernant l’emploi, trois urgences ont été retenues :

  • Il s’agit aujourd’hui de préserver la trésorerie et les fonds de roulement des entreprises pour limiter les situations de cessation de paiement.
  • La deuxième urgence est de dégager des capacités d’investissement indispensables, pour pérenniser les emplois, encourager et soutenir toutes mesures visant à relancer la consommation des ménages.
  • Et enfin, il était urgent de faire des propositions visant à offrir de nouveaux débouchés et à sécuriser les approvisionnements.

Trois axes de travail sont étudiés :

  1. un projet de fonds d’investissement en fonds propres
  2. des mesures d’application immédiate visant à fluidifier le fonctionnement de l’économie guyanaise
  3. des mesures visant à offrir de nouveaux débouchés et à sécuriser les approvisionnements

Former au numérique et transmettre les savoirs 

La crise Covid-19, par la rapidité de son apparition, la violence de sa contamination a pour un temps figé nos sociétés, figé nos fonctionnements, et ce faisant contribue à questionner notre mode de vie.

Force a été de constater que la période du confinement révèle avec acuité les problématiques de notre système d’éducation et de formation.

Les conseillers de la commission formation et enseignement numérique travaillent sur :

  • la réduction de la fraction
  • le déséquilibre éducatif
  • l’accompagnement numérique
  • les médias de la culture pour former, éduquer
  • la mise en œuvre de la continuité pédagogique et numérique des zones isolées
  • l’identification des décrocheurs de l’Education Nationale
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Fortifier les réseaux de solidarités et encadrer la sécurité sociale et environnementale 

L’insuffisance des moyens financiers, humains et techniques et les difficultés d’accès aux soins dans les communes éloignées et isolées ont accéléré les travaux menés par la Commission santé publique, sanitaire, social et solidarité du CESECE Guyane.

La deuxième thématique englobe la mise en place de nouvelles solidarités entre les associations, les professionnels libéraux, les artisans, les agriculteurs, les éleveurs, le monde médical, le monde enseignant, les particuliers, Caisse d’Allocations Familiales, Chambre de Commerce et d’Industrie, les entreprises privées, la CTG, l’État et les collectivités.

« Cette pandémie a mis en exergue une dynamique importante des initiatives locales, de la créativité et l’entraide de proximité. »

Face à cette situation sanitaire exceptionnelle et inédite, la vague de solidarité a grandi. Il faut désormais parvenir à consolider ce tissu social et favoriser les actions solidaires.

Le volet des migrations est aussi étudié. Il faut désormais proposer un cadre cohérent pour la gestion des flux migratoires en Guyane, faire évoluer le modèle de gouvernance de la Guyane dans le cadre des migrations internationales et proposer une gestion solidaire commune des frontières dans le cadre de la coopération transfrontalière.

Enfin, la commission Recherche et éducation travaille dans le domaine de la sécurité environnementale et sanitaire en Guyane amazonienne.

Pour nos régions amazoniennes, les décisions et les engagements doivent se prendre à toutes les échelles, depuis la gestion du territoire de chasse et de collecte de la plus petite communauté amérindienne jusqu’aux réponses macroéconomiques soumises aux fluctuations des bourses mondiales.

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