Créé en janvier 2020, L’Office français de la biodiversité est au service des politiques publiques liées à la biodiversité. Rencontre avec Pierre Coquelet, son délégué territorial Antilles. – Photo Lou Denim 

Pierre Coquelet - délégué Antilles Office Français Biodiversité

Quelles sont les solutions dont le citoyen dispose pour inverser « l’effondrement de la biodiversité » ? 

Pierre Coquelet : L’effondrement des espèces et des milieux qui les accueillent, notamment à cause de l’action de l’Homme, est prouvé par des études scientifiques.

Pour autant des outils de protection des milieux et des espèces, et des actions qui aident à gagner la lutte contre l’érosion de la diversité existent tant au niveau mondial qu’au niveau local.

À la Pointe des châteaux, par exemple, pour lutter contre l’effondrement des oiseaux limicoles, il est préférable de ne pas fréquenter le site avec son chien, ou de le tenir en laisse, afin d’aider la végétation à se maintenir et de ne pas déranger les oiseaux en train de couver au sol.

Des outils et solutions existent, pas seulement sur le vivant mais aussi sur la préservation des ressources, les pollutions, les bilans carbone etc… On doit partager collectivement ces stratégies pour un objectif commun qui est celui de la préservation de la biodiversité terrestre ou marine. 

« On doit préserver l’équilibre Homme/ nature, Homme/ territoire, on ne doit pas faire sans l’Homme mais avec l’Homme. La protection de la biodiversité, c’est l’affaire de tous. » 

Pendant les dernières grandes vacances, l’OFB a lancé à la Pointe des châteaux sa campagne de sensibilisation sur les gestes à adopter pour préserver la biodiversité… 

La Pointe des châteaux est le site le plus visité de la Guadeloupe, c’est un site majeur pour la biodiversité de l’île.

Ce paysage exceptionnel abrite notamment des colonies nidificatrices d’oiseaux marins et limicoles qui ont profité du confinement pour se réapproprier les espaces et les sites de nidification.

Ces espèces sont menacées par la fréquentation accrue du site. En effet, ce sont environ 400 à 500 000 personnes qui tous les ans marchent sur ses sentiers et y abandonnent leurs déchets.

Nous agissons au plus près du territoire, les grandes vacances sont une période de sur fréquentation de la Pointe des châteaux. Nous sommes donc allés à la rencontre du grand public pour le sensibiliser à la biodiversité et rappeler les gestes à adopter pour la préserver.

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Au-delà de l’action quotidienne de l’OFB pour faire connaître et respecter la biodiversité, quel message souhaitez-vous faire passer ? 

Le territoire et la biodiversité disent qui nous sommes. L’Office Français de la Biodiversité capitalise sur les actions citoyennes : nous donnons une direction en partant de nos connaissances scientifiques et nous essayons d’accompagner toutes les actions structurées, cohérentes qui permettent de rétablir le lien Homme/nature.

Si on s’inscrit dans un territoire, on doit assumer ce qu’il est et le défendre, si on n’a pas un regard bienveillant sur son territoire, on ne peut pas se projeter et l’aimer.

On a tous une action à apporter pour préserver l’endroit qu’on aime, c’est d’abord un problème individuel qui devient un enjeu collectif. Si tout le monde aime la Guadeloupe, il faut lui témoigner cet amour et cela passe aussi et peut-être d’abord par la biodiversité. 

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