Originaire d’Asie, le paroka est une plante liane dont les fruits passent du vert au jaune puis orange, pour s’ouvrir sur de luisantes perles rouges fut longtemps cultivée par nos grand-mères pour ses bienfaits.

« Cela fait sept ans que je produis du paroka, mais je le consomme depuis tout petit ». Voilà tout le paradoxe du paroka : un légume présent en Guadeloupe depuis le milieu du 19ème siècle, mais oublié dans les années 1980 au profit de produits plus standards, plus jolis, plus continentaux.

Or, comme nous l’explique Miguel Kichenassamy, producteur de paroka en Guadeloupe faisant partie d’une organisation professionnelle : « les propriétés médicinales et les nombreuses utilisations culinaires font du paroka, une plante exceptionnelle ». 

Le paroka, un incontournable du jardin créole

Presque tout est bon dans le paroka ! De la famille des cucurbitacées, produit sur toute la ceinture tropicale globale, le fruit ressemble à un concombre bosselé, qui précocement cueilli se mangera vert en salade, ou cuit en colombo, farci ou frit.

« Je me souviens de mes grands-mères, pour qui le paroka représentait une formidable source de vitamines et nutriments et un rimèd razié (remède issu de plantes) aux applications multiples ».

En effet, le jus, les tiges, les feuilles et les racines trouvent aussi leurs rôles dans la pharmacopée antillaise.

Quelques propriétés médicinales du paroka
Feuilles : en infusion contre la toux
Fruit vert : cru, cuit ou en jus, pour une action vermifuge, hypotensive et antidysentérique.
Fruit mûr : macéré dans l’huile d’amande douce : favorise la cicatrisation en application cutanée.
Tige et feuilles : frottées sur la peau ou en bain pour calmer les démangeaisons

Une demande en forte augmentation

Cela fait déjà plusieurs années que la tendance s’oriente sur un retour de notre consommation vers des produits locaux, adaptés à nos climats et que nos anciens savaient mettre en valeur.

Selon Miguel, la demande pour le paroka a fortement augmenté depuis la crise sanitaire, qui a mis en exergue la dépendance de la Guadeloupe à d’autres pays producteurs, « alors que nous sommes riches ici de plantes longtemps valorisées, récemment oubliées ».

« Aujourd’hui nous souhaitons remettre en lumière ce légume antan lontan et le public y adhère ! C’est un réel retour aux sources valorisant notre culture, nos traditions et nos richesses ».

Un produit tracé de qualité

« Le paroka, c’est 1 % de ma production totale, mais elle est adaptée à la demande des consommateurs et nous entendons poursuivre son développement en maintenant la qualité que nous offrons aujourd’hui » nous confie Miguel.

Cultivés sans pesticides ni herbicides, les parokas du producteur et toute son exploitation sont engagés en démarche qualité HVE (Haute Valeur Environnementale), gage de schémas de production particulièrement respectueux de l’environnement et d’un savoir-faire appliqué selon des process normés.

Une traçabilité transparente et garantie donc, qui le démarque des autres producteurs. Adhérent à l’IGUAFLHOR via la SICACFEL (SICA Caribéenne de Fruits Et Légumes), Miguel insiste sur la « fonction prépondérante de l’interprofession dans la valorisation de ces productions peu communes, ainsi que le rôle facilitateur qu’elle permet en réunissant tous les acteurs locaux de la filière ».

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