Attractivité. Parce qu’ensemble on est plus fort, les commissions « Biodiversité », « Innovation » et « Tourisme » de l’Union des Entreprises de Guadeloupe lancent un appel à tous les entrepreneurs guadeloupéens pour solutionner la question urgente des « sargasses ». 

Pourquoi avoir décidé de prendre ce sujet des sargasses à bras-le-corps ?  

Angélique Chaulet, présidente de la commission « biodiversité » : Parce qu’il en va de la protection de nos écosystèmes vivants, de notre bien-être individuel et évidemment… de notre santé collective.

Depuis six ans, nous constatons, tous les ans, la même problématique en mer et sur nos côtes ; et on sait désormais que le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Avec le réchauffement climatique et les pratiques agricoles intensives du Brésil, nous allons être confrontés à des vagues « sargasses » qui risquent de se renouveler.

Nous avons aujourd’hui encore peu de recul sur l’impact à long terme de ces sargasses sur notre organisme humain mais en tant que bénévole pour « SOS faune sauvage », je peux clairement vous dire que nous recueillons des oiseaux marins intoxiqués par les sargasses.

Malgré des quantités d’alertes, toutes nos réponses sont court-termistes. Encore aujourd’hui, nous sommes contraints de fermer des écoles plutôt que trouver de vraies solutions pérennes à l’échelle de nos communes et de notre territoire.

« En tant qu’entrepreneurs, nous devons poser le sujet autrement, faire appel à notre réseau public et privé, identifier des alternatives sérieuses et soumettre à tous ceux qui peuvent aider, des moyens concrets pour accélérer en ce sens. »

Sargasses Project
Pâte à papier 100% sargasses de l’entreprise Sargasses Project à Saint Barthélémy

Quel est votre plan d’action ?

Alix Bicep, président de la commission « innovation » : Il est assez simple, à vrai dire ! Nous voulons mettre autour de la table toutes celles et ceux qui ont des idées neuves et qui sont d’ores et déjà prêts à les porter à l’échelle du territoire.

L’immobilisme des politiques publiques et depuis un an, l’éclatement de la crise Covid ont sonné comme un retentissement dans la tête de nombreux entrepreneurs et chefs d’entreprise.

Nous nous sommes rendus compte que nous étions plusieurs à « vouloir faire ». Mais il manquait un déclic commun : c’est aujourd’hui le cas !

« Nous ne voulons plus pointer le doigt vers ce qui ne se fait pas, mais bien accélérer les bonnes idées qui ont déjà germé. »

Nous devons avoir cette ambition pour la Guadeloupe et pour les Guadeloupéens. Ce n’est pas simplement un discours, c’est du « faire ensemble » et je crois qu’avant la pandémie, nous manquions cruellement du sens alloué à l’idée de « collectif ».

C’est la raison pour laquelle nous organisons en octobre 2021 un « start-up week-end », (si les mesures sanitaires nous le permettent bien entendu) avec tout l’écosystème du numérique, de l’innovation autour des sujets liés à notre environnement, à la protection de la biodiversité et également celui du tourisme

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C’est la première fois que vos commissions travaillent directement ensemble. Que répondez-vous à ceux qui pensent que ces sujets ne sont pas directement liés ? 

Catherine Cadrot, présidente de la commission « tourisme » : Je leur répondrai qu’ils n’ont absolument pas appréhendé que la notion d’attractivité d’un territoire passe évidemment par une dynamique transversale.

« Si mon territoire va bien, tout va bien. Alors la population s’y retrouve et les touristes reviennent. Néanmoins, si un facteur est touché, toutes les variables le sont. Nous sommes interdépendants. »

Alors imaginez-vous si, en sortie de pandémie, nous subissons les conséquences d’une autre catastrophe, cette fois-ci d’ordre environnementale et sanitaire – qui sera là pour nous aider sur le plan socio-économique ?

Allons-nous encore attendre que les subventions tombent sans aucun projet d’avenir structurant ? Pourquoi ne pas voir l’opportunité des métiers d’avenir ? Pourquoi ne pas transformer une problématique en opportunité d’emplois à créer ?

Nos trois commissions qui se réunissent aujourd’hui n’en sont qu’aux prémices. Nous savons que nous serons vite rejoints par d’autres chefs d’entreprises conscients de l’importance de ces sujets.

Le Jardin créole est une vision d’ensemble et c’est pour cela que les commissions de l’UDE Medef Guadeloupe biodiversité, l’innovation, le tourisme lancent ce chantier d’importance.  

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