Photo Pierre de Champs
Jeune bénévole de 26 ans, sensibilisé à l’environnement depuis très jeune, Jean-Yann est un personnage discret qui agit pour la Martinique via notamment l’association Zéro Déchet Martinique.
La caravane de Zéro Déchet, vous l’avez probablement vu passer près de chez vous. Opération en cours depuis le 12 mars 2021, cette caravane mobile a pour but de sensibiliser la population à l’impact des déchets sur l’environnement.
De notre côté, chez EWAG, nous avons vu passer un des bénévoles. Au-delà de son engagement dans l’association Zéro Déchet Martinique, ce jeune fait de la lutte contre les déchets, un questionnement quotidien. Bienvenue dans l’univers de Jean-Yann Cinamman.
Philosophie de vie de longue date
Ça commence par une passion pour les animaux qui a débouché sur un intérêt particulier de la façon dont sont gérés les déchets et leur impact sur la faune. L’action, dans le concret, débute pour Jean-Yann par une démarche de compréhension via les études avec d’abord un BTS « métier des services à l’environnement » à Schœlcher, puis en France avec une licence professionnelle « gestion et traitement des déchets ».
« Je voulais mieux comprendre les processus, les jonctions entre institutions, entreprises et associations concernant les déchets »
Jean-Yvann Cinamman
L’approche s’approfondit professionnellement avec un premier emploi dans la sensibilisation à la réduction des déchets. Celui-ci consistait à sensibiliser notamment les scolaires sur les bons gestes à adopter au quotidien.
Jean-Yann est rentré en Martinique en 2019 et travaille depuis janvier 2021 en tant que volontaire du service civique à l’ADEME où il se charge de la gestion des déchets et de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Démarche zéro déchet
« J’ai commencé il y a trois ans. Dans l’idéal, j’aimerais ne produire aucun déchet,ou peut-être l’équivalent d’un bocal par mois ». Une ambition qui pour Jean-Yann est synonyme de difficulté. Réaliste, le jeune homme l’explique clairement :
« Non, il n’est pas évident d’appliquer toutes les règles du zéro déchet au quotidien »
Jean-Yann Cinamman
La liste est longue mais les actions peuvent par exemple déjà débuter par des choses simples. Il s’agit de penser à avoir son propre contenant lorsqu’on va prendre à manger à emporter, ou encore ne pas oublier le fameux cabas qu’on achète à chaque fois en se disant « celui-ci, c’est le bon, il restera dans la voiture ».
| A lire également Coup de cœur : Sylvian Perrier, ambassadeur Worldcleanupday La « pneussibilité » d’une seconde vie Trions, une initiative citoyenne de traitement des déchets organiques |
Privilégier la pédagogie au jugement
Lorsque Jean-Yann rentre en Martinique en 2019, il est rapidement mis en contact avec l’association Zéro Déchet. Au-delà de la capacité de cette structure à répondre à ses aspirations personnelles, ce qui lui parle le plus est l’accent mis sur la pédagogie.
« Il y a tout de suite eu une bonne dynamique. Ils sont efficaces dans le concret et surtout mettent l’accent sur la pédagogie, c’est très important pour moi. »
« Le but n’est pas de forcer les gens à accepter notre vision du monde, juste de donner envie d’écouter et dans l’idéal de comprendre.
Jean-Yann Cinamman
« Une logique que j’applique au quotidien. Plutôt que de laisser parler le jugement, je préfère, par exemple, quand je suis à la boulangerie, expliquer pourquoi je préfère prendre ma pomme cannelle à la main, sans emballage. » Il s’agit d’informer sans faire culpabiliser.
Changement en cours
« En décembre dernier, avec l’association Zéro Déchet Martinique une opération d’emballage cadeau avec des matériaux de récupération comme du papier peint ou des boîtes à chaussures a été pour moi des plus intéressantes en termes d’expérience ». Lors de cette opération, le jeune homme raconte à quel point on remarque un changement des mentalités grandissant.
Jean-Yann Cinamman
« Je ne sais pas si c’est mesurable mais je constate que les actions portent leurs fruits dans mon entourage direct. De nouvelles questions sont posées… »
Ainsi, Rosa Luxembourg disait : « avant qu’une révolution arrive, elle est perçue comme impossible ;
après cela, elle est considérée comme inévitable ». Gageons qu’elle aura aussi raison pour la révolution verte aux Antilles-Guyane.
| Zéro Déchet Martinique www.zd972.com |