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Depuis le 3 mai, la Guyane a ouvert la vaccination contre la covid-19 à l’ensemble de sa population de plus de 18 ans. Dès lors, tout un chacun peut bénéficier gratuitement du vaccin Pfizer et ainsi se protéger et protéger les autres d’un virus qui paralyse la planète. Entretien avec Solène Wiedner-Papin, directrice de la Santé Publique à l’ARS Guyane. – Texte Charlène Raverat
La vaccination pour tous
La vaccination pour lutter contre la covid-19 a été lancée en France et dans les territoires d’Outre-mer en janvier. Aujourd’hui, il n’y a aucun critère d’âge ou de pathologie pour pouvoir prétendre au vaccin.
« Nous avons des doses, nous avons le personnel et les infrastructures dédiées, nous sommes prêts pour répondre à une vaccination massive des Guyanais », confie Solène Wiedner-Papin.
En Guyane, c’est le vaccin Pfizer, efficace à 95%, qui est plébiscité. « C’est notre travail et notre devoir de sensibiliser les gens à la vaccination. Depuis plus d’un an, les réponses trouvées pour lutter contre la crise sanitaire ont été des réponses de restriction, de frustration et d’interdiction. Nous avons enfin une réponse positive à cette pandémie, alors saisissons-là. »
Mobiliser les plus jeunes
L’Agence Régionale de la Santé de Guyane met notamment en place une campagne d’information auprès des jeunes adultes dans le but de les inviter à prendre part à cet acte citoyen.
« La Guyane a une population très jeune, parfois dans des situations précaires et vulnérables. Ils sont éloignés des parcours de soin et de santé et ne consultent que rarement, ou bien trop tardivement. Nous voulons éviter ce cloisonnement générationnel et c’est pour cela que nous recherchons activement des portes d’entrées pour établir une communication avec eux. »
« L’engouement pour la vaccination est important chez les plus 30 ans, on le ressent dans les prises de rendez-vous, mais il l’est beaucoup moins chez les 18-25 ans. Il nous faut répéter le message que le vaccin est accessible à tous et qu’une couverture vaccinale étendue permettra une immunité collective forte ».
Pour cela, la Guyane entend vacciner 40% de sa population, contre 8% à présent.
« Nous sommes conscients qu’il faut du temps aux Guyanais pour accorder leur confiance au vaccin, nous entendons leurs inquiétudes et nous sommes là pour les lever ».
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Répondre aux sceptiques
Un vaccin trouvé trop rapidement, des effets secondaires dangereux, nouveaux variants … voilà des questionnements récurrents. « Il est clair que le recul sur le vaccin est court, nous le savons. Mais il faut accorder notre confiance aux chercheurs et laboratoires qui ont travaillé avec détermination. »
« Aujourd’hui, oui, on peut être vacciné et être positif au covid. Mais les symptômes seront moindres et les hôpitaux pourront continuer à soigner d’autres maux. Aujourd’hui, des millions de personnes dans le monde sont vaccinés et de nombreux pays reprennent un quotidien presque normal… Nous devons enclencher cette marche nous aussi. »
D’ailleurs, acteurs économiques et associations de Guyane s’associent dans cette campagne de sensibilisation dans l’espoir d’un retour progressif à une liberté de mouvement. « La synergie initiée dès le début de la pandémie se poursuit. Elle est toujours aussi vive et elle a permis de réaliser de belles choses. »
« Traductions dans diverses langues, navettes pour les centres de vaccination, rencontres avec le public : les moyens dispensés pour expliquer, rassurer et encourager sont grandioses et nous nous associons à toutes ces initiatives pour diffuser un message positif autour du vaccin. C’est une vraie note d’espoir ! »