Coup de cœur : métier de transporteur, une expérience de vie 

Des études de gestion au transport de personnes, il n’y avait qu’un pas, que David Lada a franchi allègrement. Portrait.

Du calme et la sécurité d’un bureau, David est passé à l’agitation de la route qu’il sillonne quotidiennement. Ce qu’il y gagne : « le plaisir d’aller à la rencontre de l’autre et d’être “ce plus” dans le quotidien d’une personne ». 

Chemin de vie

A la première rencontre, on le jugerait introverti. Les minutes passent, on suit son histoire et David se révèle être un individu ouvert d’esprit, qui, à chaque nouvelle étape de sa vie, prend soin de dégager les aspects positifs. Côté cursus scolaire, le jeune entrepreneur a obtenu un master management et stratégie d’entreprise en alternance, lors duquel il travaille au pôle financier en gestion actif passif du Crédit Agricole.

« A cette période j’ai commencé à aborder la programmation. J’étais fasciné de constater la rapidité avec laquelle une machine peut travailler ».

La graine est plantée en quelque sorte. Quand il rentre en Martinique, en 2014, il effectue une mission d’un an à la banque, au pôle risque, puis une deuxième, cette fois, à l’aéroport pendant un an encore. Une phase qu’il appelle « de transition », durant laquelle le projet de transporter des personnes à mobilité réduite a germé puis fleuri dans son esprit. Période qui débouchera sur son nouveau métier : celui de transporteur indépendant.

La question du handicap lui est familière, car alors qu’il suivait ses études, son frère est devenu tétraplégique à la suite d’un accident. Pendant sept mois, David avait mis sa vie en pause et se consacrait aux soins de son frère.

« J’ai eu le temps de constater les carences des services dédiés aux personnes à mobilité réduite, parmi tous, le transport est celui qui je pense devrait être le plus simplifié, dans la mesure où le fait de pouvoir se déplacer est tout ce qu’il y a de plus banal. Or l’organisation est souvent compliquée et longue pour les individus à mobilité réduite ».

L’expérience l’a marqué. Quelques années plus tard, il créait TPMR des îles (Transport de Personnes à Mobilité Réduite). 

Mutualiser les trajets

Après 3 ans d’activité, le chef d’entreprise a renoué avec ses passions premières, la gestion et la programmation. Son entreprise évolue, se dote d’une application de réservation et devient Mobilitéco. Il veut mutualiser le transport des personnes, montrer que partager un véhicule dans ce cadre-là, c’est faisable, écologique et moins cher pour le client.

L’application qui, depuis son lancement en mai, permet de programmer son trajet en même temps que celui d’une autre personne, lui a demandé beaucoup de patience. « C’est un vrai métier », sourit-il. « Je pouvais parfois rester des heures, des jours, des semaines sur un même bug. Pas parce que je ne savais pas faire mais parce que ça fait tout simplement partie du métier ». 

Reconnaissance

« J’ai appris de chacune de mes expériences ». Elles ont toutes été une étape le rapprochant de qui il est et de ce qu’il fait aujourd’hui. Mobilitéco a été un véritable défi qui lui permet de se sentir à sa place.

« Je ne vois pas mon métier comme une activité professionnelle mais plutôt comme une expérience de vie »

« Avec l’application Mobilitéco, l’idée était vraiment d’apporter un plus à la profession ». Une étape de plus et la source, il l’avoue, d’une grande fierté.