Parcours prometteur. Howard Galantine, 28 ans, a fait ses débuts au pôle affaires économiques, emploi et fonds européens au cabinet du ministre des Outre-mer. Guyanais et fier de l’être, il développe son expérience en relations internationales et gestion des territoires avec l’ambition de revenir servir sa terre natale. – Texte Adeline Louault

« J’ai toujours aimé l’actualité, l’économie et la politique mais j’ai eu un peu de mal à trouver ma voie », confie Howard Galantine. Bac ES en poche, il quitte la Guyane en 2011 et commence une licence éco-gestion qu’il abandonne – « les maths et moi, ça n’était pas l’amour fou ! » – au profit d’une licence en administration et échanges internationaux, suivie d’un master en gestion des territoires et développement local à l’université Paris-Est Créteil. Howard apprend le fonctionnement d’une collectivité territoriale et met en application ses connaissances lors d’un stage chez IdéalCO, une plateforme collaborative qui met en relation les acteurs publics du monde territorial pour faciliter la réalisation de leurs projets.

« Après cela, j’ai eu envie d’explorer le développement sous un autre aspect. » Le voilà donc parti pour cinq mois au Sri Lanka. Avec trois camarades de promo, il œuvre au sein d’une ONG locale et réhabilite un centre éducatif pour enfants défavorisés. « Cette expérience m’a complètement changé », raconte-t-il, ému. « J’ai pris conscience de la chance que j’avais de vivre dans un monde de facilités. Plutôt que le service civique, c’est le service humanitaire qui devrait être obligatoire ! » 

« Tout ce que je fais, c’est pour la Guyane ! Je souhaite performer dans un domaine qui me permette d’apporter ma pierre à son développement. »

« C’est la Guyane qui me porte »

Aujourd’hui, après quelques stages professionnels en Guyane, Howard est revenu aux études pour se rapprocher un peu plus de son but. Amoureux de sa région natale, conscient de son potentiel – lié notamment à un emplacement géographique unique – Howard ne rêve que de la promouvoir. « Tout ce que je fais, c’est pour la Guyane ! Je souhaite performer dans un domaine qui me permette d’apporter ma pierre à son développement. Les mouvements sociaux de 2017 m’ont conforté dans cette ambition ».

Le jeune homme a intégré l’ILERI, une prestigieuse école de relations internationales qui est aussi la seule à proposer une spécialité ultra-marine aux futurs leaders économiques, industriels, politiques ou diplomatiques. C’est dans le cadre de ce nouveau parcours qu’il vient d’effectuer une mission au cabinet du Ministre des Outre-mer où il a notamment travaillé sur le plan France Relance. « Cette expérience m’a permis d’élargir ma vision sur la conception et l’exécution de politiques publiques qui, jusque-là, était cantonnée au territoire ».

« Nous devons être plus efficients dans les relations entre les collectivités et l’État car l’Outre-mer souffre d’un réel déficit dans la gestion des projets. »

Dans le même temps, Howard planche sur son mémoire de fin d’études qui porte sur le management des politiques publiques Outre-mer avec l’intervention d’élus guyanais et ultramarins, une question qui lui tient à cœur. « Nous devons être plus efficients dans les relations entre les collectivités et l’État car l’Outre-mer souffre d’un réel déficit dans la gestion des projets. » 

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Un territoire à fort potentiel

Lancé sur le sujet des spécificités ultra-marines, Howard revient inévitablement à son thème de prédilection. « La force et l’avenir de la Guyane, c’est sa jeunesse », insiste-t-il. « Mais elle jouit également de ressources rares qu’il faudrait préserver et exploiter comme l’eau par exemple ». Howard évoque aussi la filière aurifère qui, à condition d’impliquer la population, de travailler à la restructuration des sols et de développer une ingénierie locale (via des formations spécifiques à l’université), pourrait selon lui devenir un « fleuron de l’industrie minière au niveau mondial ».

« De retour en Guyane, j’aimerais d’abord faire du terrain, œuvrer dans un organisme au plus proche de la population. »

Howard ne manque pas d’idées, ni de projets, mais il ne veut pas brûler les étapes. « De retour en Guyane, j’aimerais d’abord faire du terrain, œuvrer dans un organisme au plus proche de la population. » Et après ? Lui qui cite en exemple Lénaïck Adam, le plus jeune député de la Guyane, se verrait bien travailler auprès d’un élu. « Je ne suis pas pressé. L’important est d’acquérir le maximum d’expériences et de connaissances afin d’être prêt. »

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