Sensibilisation. Coco An Dlo est cette association qui met vos enfants en confiance avec le milieu marin grâce à un apprentissage aussi bien pratique que théorique.Texte Yva Gelin

« Madame, est-ce que je peux me remplir d’eau par les yeux et les oreilles ? » C’est une question qui fait sourire et qui revient plus souvent qu’on ne le pense, nous apprend Coralie Balmy, ancienne nageuse médaillée olympique et fondatrice de l’association Coco an Dlo. Son association poursuit un double objectif : faciliter l’apprentissage de la nage chez les enfants et les sensibiliser à la fragilité du milieu marin.

Coco

Le chiffre laisse pantois. En France, en 2019, la première cause de mortalité, dans les accidents de la vie courante chez les moins de 25 ans, est la noyade. C’est marquée de cette donnée que Coralie crée la même année Coco an Dlo. Coco, c’est elle et avec cette association, elle souhaite faire découvrir, à un maximum de personnes, les joies d’être à l’aise dans l’eau tout en sensibilisant à la protection de la nature. Un deuxième objectif tout aussi important pour Coralie. Née en Martinique et passionnée de la mer, la nageuse nourrit un attachement indéniable aux fonds marins. Détentrice de tous ses niveaux de plongée, elle a travaillé deux ans dans un centre de soins pour tortues de mer en France. « Nous récupérions les tortues blessées pour les soigner et ensuite les relâcher, mais également les tortues mortes pour effectuer des autopsies et comprendre les causes de décès qui bien souvent étaient liés à la pollution. » Une activité qu’elle poursuivit pendant 6 mois à Tetiaroa, en Polynésie, où nuit et jour, l’équipe de recherches relevait des informations pour alimenter une base de données pour la protection des tortues. Bref, la jeune femme est expérimentée.

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Mélanger natation et environnement

Mais concrètement à quoi ressemble les actions d’une association qui sensibilise les enfants à la protection de l’environnement marin tout en leur apprenant la natation ? Posons déjà le contexte. La majeure partie des actions de l’association se fait dans le cadre scolaire. Grâce à une convention avec le rectorat de l’Académie de Martinique, Coralie intervient en complément pour former et soutenir les enseignants dans les classes de maternelle et de primaire lors des cycles de natation. Armée de figurines représentant la diversité du monde marin, la fondatrice de Coco an Dlo fait d’abord des bilans avec les enfants. « Je jauge un peu leurs connaissances et les complète. Qu’ils sachent par exemple comment respire la tortue, ou encore ce qu’elle mange. Le but est qu’en connaissant mieux les espèces, il y ait ensuite un effort d’identification. » Dans la pratique, il y a aussi beaucoup d’exercices pour récupérer les figurines qui permettent comme le précise Coralie de valider les compétences du cycle de natation tel que le saut, le déplacement ventral ou encore l’immersion.

En dehors des cours de natation, la sensibilisation à la nature s’approfondit lors de sorties en milieu naturel. La dernière en date était à la mangrove de la Caravelle avec des élèves du Robert. Pour certains, c’était la première fois qu’ils se retrouvaient dans cet environnement. Mais tous connaissent beaucoup de choses sur la mer et les écosystèmes associés, décrit la jeune femme. « Ils sont aussi très au fait des habitudes de consommation qu’il faudrait changer pour qu’il y ait moins de pollution. »

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Chacun son rythme

Si des « bébés nageurs » peuvent étonner par leur aisance et leur instinct, l’eau demeure un élément qui génère pour beaucoup d’enfants différents niveaux d’angoisse. Formée en tant que maître sauveteur ainsi qu’en aisance aquatique, Coralie Balmy se montre très attentive à ses jeunes nageurs, son premier mantra est « de ne pas précipiter et de laisser l’enfant venir ».

« Il faut respecter le rythme de l’enfant. Une fois qu’il comprend qu’il est un corps flottant et qu’il remontera toujours automatiquement à la surface, c’est bon. »

« Il faut respecter le rythme de l’enfant ; ça peut être plus ou moins long car il faut le temps de dépasser la peur qui peut avoir été transmise par les parents ou tout simplement parce que c’est nouveau. Il faut laisser le temps à l’enfant d’apprivoiser le lieu et le fonctionnement. Une fois qu’il comprend qu’il est un corps flottant et qu’il remontera toujours automatiquement à la surface, c’est bon. Simple question d’adaptation, de persévérance, d’effort… L’école de la vie en cours de
natation »
, sourit la médaillée de bronze en nage libre.

Plus d’informations sur www.cocoandlo.fr